CULTURE EUROPEENE
On parle trop de culture européenne or il n'y a pas une culture européenne homogène. Il y a des cultures se situant dans une ère géographique intitulée Europe et très souvent ces cultures sont plus proches de celles d'autres continents que de certaines cultures européennes.
ECHANGES CULTURELS
Question : Si l'on compare la situation des ethnies européennes blanches à celle, par exemple, des Aborigènes d'Australie, ne peut-on pas en conclure que, grâce à un état d'esprit expensionniste, certains groupes ethniques ont eu une stimulation de leur développement alors que l'isolement nuisait à d'autres ?
Réponse : Sans aucun doute. Il y a eu compétition et stimulation en Europe entre les cultures stimulation qui n'a pas eu lieu ailleurs. Mais un tel constat n'enlève rien au droit pour chaque ethnie de chercher son bien-être dans la voie qui lui convient le mieux.
ECOLOGIE (1987)
Dans la mesure où l'écologie et l'ethnisme affichent pour but commun le bien-être de l'individu, il y a entre eux des points d'accord. Les deux mouvements recherchent le bien-être à partir d'une harmonie avec l'environnement naturel et leur lutte commune contre les forces qui les aliènent. Cependant il y a dans l'ethnisme une analyse oppresseur/opprimé qui n'apparaît pas chez les écologistes. L'ethnisme met l'accent sur la possession des attributs de la culture et de la langue par la population et ne combat pas obligatoirement le système de production de marchandises, si celui-ci n'est pas aux mains d'un oppresseur. Les écologistes auraient même une tendance à l'universalisme
ECONOMIE DE MARCHE (1987)
En 1987 les ethnies ne peuvent se permettre le repli total sur soi.Toute ethnie cherchant, au nom de sa différence, à s'isoler est, tôt ou tard, vouée au sous-développement (par rapport à la norme du plus riche et du plus fort).
Cependant l'attitude de chaque ethnie, face à l'économie de marché, est différente. Il lui faut sortir de l'économie de marché si ce marché véhicule une situation impérialiste. Par contre elle pourra y rester si elle y est maître de sa production et si elle peut user de ses produits comme d'une valeur d'échange. Bref il lui faut pouvoir agir dans le souci de la survie de sa culture.
Quand Cuba ou le Guatémala ne sont que des succursales de la compagnie United Fruits, elles jouent à fond le jeu de l'économie de marché.
Une ethnie africaine se trouvant dans une situation mondiale de libre marché et envahie de produits de consommation (radios, réfrigérateurs, voitures, musique pop, etc) dont la possession est considérée par sa petite bourgeoise locale comme un signe de distinction et un critère de réussite, sera perdante ; pour cette ethnie, la véritable décolonisation et la libération nationale passent d'abord par la reprise en main de sa propre culture ; toute autre orientation accentuerait gravement son aliénation culturelle. Ce n'est pas en copiant l'image occidentale que cette ethnie pourra assumer la pleine vitalité de son identité.
ECONOMIES NON VIABLES (analyse)
En règle générale, si un territoire n'est pas viable, il n'est pas habité, et donc le problème du territoire habité non viable ne se pose pas. S'il est habité, c'est qu'il a une économie viable qui lui est propre. Un Lapon n'a pas besoin d'un réfrigérateur. Les besoins ne sont pas les mêmes partout. Dire que la dépendance d'un peuple à un autre est naturelle parce que tel peuple ne peut tout se procurer est malhonnête. A partir d'une telle argumentation, la France qui n'a pas de pétrole, devrait se soumettre à l'Arabie Saoudite.
Chaque peuple a, sur son territoire, des atouts économiques qui lui sont propres et deviennent encore plus viables dans le cadre d'un monde d'échanges. En Bretagne, c'est la pêche, quand à l'Occitanie, elle ne manque pas de ressources.
ECOUTES
J'ai entendu à la télé qu'un livre vient de paraître qui dit qu'en France il y a 100.000 écoutes téléphoniques par an. Cela semble incroyable. De qui a-ton peur ?
ELSKINE (1990)
est positif pour les nationalités
Gorbatchef aussi mais moins.
ENBATA (presse)
Une revue qui n'est pas hypocrite et qui joue cartes sur table. Elle est pro-ethniste, c'est-à-dire pour le droit à l'autodétermination et à la libération des peuples. C'est la publication hebdomadaire du peuple Basque en France. Ses articles sont clairs, ses informations sont bonnes et fortes. Elle démasque souvent la désinformation.
porte parole de la minorité basque, elle est un des meilleurs hebdomadaires ethnistes en France. Quand je le lis j'ai l'impression de recevoir un souffle d'air frais. Je vous conseille de vous abonner.
ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIRE
Les manuels dans les classes primaires et secondaires de presque tous les états y compris la France, sont conçus de façon ethnocentriste et sont pour la plupart de simples livres de propagande nationale où la réalité est déformée pour donner raison à une vision historique de l'ethnie dominante au détriment de celle des ethnies minoritaires et des ethnies étrangères.
Il serait nécessaire que l'enseignement de l'histoire, donné dans toutes les écoles, soit contradictoire quant à l'interprétation des faits, c'est-à-dire que ceux-ci puissent être vus et analysés de plusieurs points de vue ethniques différents
Un enseignement plus objectif de l'histoire pourrait favoriser l'avènement d'un monde pluri-culturel. Je suis pour cela d'avis qu'une convention internationale de l'enseignement se penche sur ce problème.
ENSEIGNEMENT DES LANGUES MINORITAIRES
L'enseignement des langues minoritaires nécessite une volonté populaire et politique. Il faut aussi que le peuple en question ne soit pas en situation de stress ou d'oppression économique.
Contrairement à l'avis de beaucoup qui pensent que la technologie est unificatrice, je crois que l'avènement de la communication par micro-processeurs apporte un grand espoir pour la renaissance des langues minoritaires. Grâce à lui, nous entrons dans l'ère de la communication facile. L'enseignement des langues devrait à l'avenir poser moins de problèmes. Par ailleurs, si l'on adoptait l'orthographe phonétique, on pourrait imaginer que les difficultés d'enseignement d'une langue seraient réduites de 50 % sans pour cela qu'elle soit dépouillée des attributs de sa culture.
ETHNIE
Le mot "ethnie" renvoyait il y a quelques années à celui de peuple primitif. Ca n'est plus le cas aujourd'hui.
A la fois dans les médias et dans les discours politiques, le terme ethnie prend aujourd'hui une place importante pour définir le groupe culturel linguistique. "une population ayant une communauté de langue et de mémoire culturelle". Il y a une ethnie Mongos parce qu'il y a une langue Mongos, une culture Mongos sur un territoire Mongos. Il en va de même pour les ethnies Basque, Irlandaise ou Française.
ETHNIES ENDORMIES
Souvent, la langue que l'on croit morte ou éteinte ne l'est pas. Elle est seulement refoulée ou ignorée et persiste dans un subconscient collectif.
Ainsi si un Irlandais dit à son fils "tu es mon fils, tu es donc, comme moi, issu d'une famille qui parlait dans le passé l'irlandais et nous avons les éléments de culture, un mode de vie et une langue qui nous unissent".
Ainsi, aux U.S.A., après deux cents ans d'anglais et d'un même moule social, les identités n'ont pu être effacées. Aujourd'hui, un fort mouvement Afro-Américain se dessine, cherche à faire le lien entre les cultures bantoues, swahilies et la réalité actuelle des U.S.A.
ETHNIES PURES
L'ethnisme ne fait pas l'apologie d'une quelconque pureté génétique. Il n'est ni pour ni contre les mariages inter-ethniques. Son but est l'élimination des situations d'oppressions entre cultures et non la création d'ethnies dites supérieures. La préservation des cultures et des langues n'implique pas une fossilisation des structures à l'intérieur des ethnies.
ETHNISME "THEORIE ET PRATIQUE"
L'ethnisme n'est pas une théorie qui théorise pour théoriser. C'est parce qu'il y a oppression que l'ethnisme existe. Si les Polonais, les Basques, les Afghans ou les Irlandais luttent en tant que nation, c'est qu'ils subissent la domination d'une autre ethnie et qu'ils veulent s'en libérer. Donc s'ils cherchent à reconquérier leur identité, c'est à cause de situations oppressives réelles et non pour prouver le bien-fondé d'une théorie.
ETHNISME
Disons tout d'abord que l'ethnisme est la prise de conscience politique que la langue est le facteur principal définissant un peuple, une nation. Le terme "ethnisme" officiellement n'existe pas aucun dictionnaire ne le mentionne. Il apparaît pour la première fois, vers 1958, sous la plume de François Fontan qui en a eu besoin pour construire sa théorie. Il y avait ethnographie, ethnologie sociale, anthropologie politique, ethno-linguistique, ethnocentrisme, etc. mais pas "ethnisme". L'ethnisme fut donc le titre de l'ouvrage de François Fontan paru en 1961 et édité à compte d'auteur à Nice. Le sous-titre précisait un peu mieux le propos : "Vers un nationalisme humaniste".
L'ethnisme, comme le marxisme, est une tentative d'explication de l'histoire humaine ; c'est une théorie politique qui reconnaît l'existence dans le monde de langues etde cultures différentes; il constate les situations d'oppression de certaines langues et cultures (nations) par d'autres et prend en charge cette réalité pour mieux la faire connaître, voire proposer des solutions.
ETHNISME ACTION
L'ethnisme prend position, juge et décide d'une action politique. En cela, il se différencie de l'ethnologie qui se borne à observer et à se maintenir dans une certaine neutralité. La pensée et l'action politique de l'ethnisme s'appuient sur le principe suivant : pour préserver un maximum de "vie" en ce qui concerne l'espèce humaine, il faut déceler, combattre et éliminer les situations d'oppression. Celles-ci peuvent être de plusieurs ordres : de classes, de sexes, de générations et d'ethnies. L'ethnisme analyse toute situation d'oppression ethnique et donne des solutions. L'ethnisme propose alors de recenser toutes les ethnies, toutes les cultures du monde, et de leur accorder un certain nombre de droits dont le droit à la langue, le droit au territoire et le droit à la maîtrise de leur propre destin dans le cadre de rapports internationaux, c'est-à-dire inter-ethniques.
ETHNISME ET COSMOPOLITISME
L'ethnisme en tant que théorie se borne à signaler et décrire la réalité du rapport langue/culture/peuple/territoire et souligner ce qui découle de cette réalité, à savoir, actuellement, une courbe montante des revendications ethniques (nationales) dans le monde. Si certains intellectuels refusent de voir cette réalité et croient que nous allons vers une unité mondiale, je regrette pour eux, ils se trompent. Les faits sont là : il y a davantage d'individus aujourd'hui prêts à mourir pour permettre la "différence" de leur groupe qu'il n'y en a pour défendre l'unité mondiale ou même une quelconque solidarité de classe de survivre. Ce n'est pas l'ethnisme qui crée cet état de choses mais il le constate.
ETHNISME ET PAIX
L'ethnisme est la seule politique pouvant diminuer les risques d'un conflit mondial. Refuser de reconnaître les réalités ethniques c'est conforter les impérialismes, donc leurs conséquences parmi lesquelles l'augmentation du coefficient de révolte des peuples soumis: plus on opprime une population, plus celle-ci risque de préférer le conflit à l'élimination culturelle et à la soumission.
ETHNISME ET SCLEROSE
On reproche aux mouvements nationalistes en lutte de renfermer l'ethnie sur elle même de défendre des traditions sclérosées etc.
C'est faux. Tant que l'ethnie est opprimée elle cherche naturellement à lutter pour préserver son identité (ce qui peut faire croire à un combat d'arrière garde) par contre, quand elle est libre elle s'épanouit et s'ouvre au monde.
ETHNISME ET TROPISME
Déjouant tous les pronostics des ideologues de droite comme de gauche aujourd'hui partout dans le monde sur tous les continents des peuples (dans des conditions economiques differentes) se réveillent et reclament le droit a leur identité au point ou on pourait se demander si tous ces reveils ne font pas parti d'un reflexe conditioné comportement propre a un cycle de l'espece humaine
ETHNOCENTRISME
Il y a ethnocentrisme lorsqu'une ethnie ne veut pas admettre la manière d'être et de vivre de "l'autre". Un exemple : les notions d'ordre et de propriété chez les Bochimans, les Allemands, les Japonais, les Lapons sont différentes.
L'ethnocentrisme c'est comme le daltonisme. Pour l'ethnocentriste, certains concepts sont aussi vrais et universels que l'air qu'il respire et il ne peut les remettre en question. Les idées de civilisation, progrès, ordre, beauté etc font partie de sa réalité quotidienne. Il ne peut imaginer qu'un autre peuple ne les accepte pas.
L'ethnocentrisme véhicule ses propres normes comme des évidences.
J'ajouterais que l'ethnocentrisme existe là où on s'y attend le moins c'est-à-dire dans les sciences humaines, dans l'ethnologie, et même dans les discours anti-ethnocentristes, car il n'est pas seulement dans le contenu du discours mais aussi dans sa structure. L'ethnocentrisme peut prendre la forme de la bonté et de la générosité, quand sous prétexte d'apporter "la civilisation, le progrès, le mieux-être", on acculture une ethnie.
On met le doigt sur la réalité et la présence de l'ethnocentrisme dans les conversations de tous les jours.
Un ami intellectuel de gauche, qui milite par ailleurs pour Amnesty m'a dit l'autre jour le plus naturellement du monde à propos des "Basques ":
Je ne comprends vraiment pas pourquoi ils veulent parler le Basque c'est ridicule à quoi est-ce-que ça peut leur servir ? c'est une langue morte ! ce sont des idiots, il faut les combattre
Pour beaucoup, ce discours n'a rien de choquant. Pour un ethniste, pour un militant Basque un tel langage est aberrant car il contient la négation de l'autre et le germe de l'attitude impérialiste.
ETHNOCENTRISME ET DESINFORMATION
La désinformation et l'ethnocentrisme sont liés. Quand l'ethnocentrisme devient naturel comme l'air qu'on respire, alors la désinformation devient naturelle également, c'est-à-dire que si un peuple est persuadé que les autres peuples sont composés de sauvages, il ne va pas crier à la désinformation lorsque ses médias lui diront la même chose.
C'est ce qui explique que tant de français trouvent naturel et normal que la francophonie acculture les autres cultures.
ETHNOCENTRISME ET GAUCHE
Bien que la gauche soit censée représenter l'esprit universaliste et humaniste ouvert sur le monde elle est autant porteuse d'ethnocentrisme et d'impérialisme que la droite. Je m'explique :
la droite est naturellement impérialiste, son image du monde est celle d'une jungle où il est préférable d'être le plus fort. Elle ne cache pas son jeu, elle dit : pour survivre, moi et mon groupe nous devons dominer. Elle aura donc tendance à être impérialiste parce que réaliste.
La gauche, par contre, décrète qu'elle aime l'espèce humaine, qu'elle recherche la justice et le bonheur de tous et elle ajoute que les hommes sont tous égaux. Alors elle cherche à imposer ce bonheur universel et théorique. Ce fut, le cas pendant la révolution Française sous la terreur, au Cambodge avec Pol Pot, du temps de Staline en U.R.S.S. et de Mao en Chine etc.
ETHNOCENTRISME ET INTELIGENTIA PARISIENNE
Supposer que le silence, l'ignorance, le complexe de supériorité et même l'hostilité qu'une grande partie de l'intelligentsia parisienne éprouve envers les mouvements de liberation des cultures minoritaires en France Occitan, les Basque, Breton Corse etc soient dûs à une volonté préméditée est faux. Il s'agit simplement d'ethnocentrisme inconscient c'est-à-dire l'incapacité de se mettre à la place des autres et se croire au centre du monde.
ETHNOCENTRISME ET JUSTICE (1986)
La Justice Francaise est devenue ethnocentriste : le procès de Nouméa le prouve. Elle rend un verdict non pas pour faire éclater la vérité, ni pour punir des coupables ou pour défendre des innocents, mais pour aider à la réalisation d'une politique d'Etat précise.
Si, en agissant, ainsi la justice prétendait agir pour la survie de la France, pour la sauvegarde de ses intérêts supérieurs, cela pourrait se comprendre et être sujet à débat. Il faudrait alors démontrer que cette politique est la seule possible.
Seulement voilà, il n'est pas du tout prouvé que le bien de la France passe par cette politique d'Etat. En l'absence de cette certitude absolue, la justice doit rester neutre ou elle risque de perdre, sur le plan national et international, toute crédibilité.
ETHNOCENTRISME.(ENCORE)
Chaque ethnie véhicule un centre du monde, avec ses règles, sa réalité, son ordre, ses buts, un ensemble de notions qu'elle va tendre à considérer comme universel. Ce qui implique nécessairement lui avoirraison et l'autre tort.
Par ailleurs pour survivre, chaque groupe est obligé de composer avec d'autres, de trouver des biais pour accepter la différence des autres. L'ethnocentrisme développera alors une image acceptable de l'autre sans détruire son centre du monde.
C'est un peu comme si chaque ethnie était daltonienne et voyait une autre gamme de couleurs. Il leur serait difficile de parler couleurs entre elles.
Tout le monde étant ethnocentriste, la perception de l'autre est toujours faussée. Cela veut dire que la mémoire collective détermine chez l'individu une vision de la réalité qui le persuade, quoiqu'il arrive, de son bon droit. Chaque langue est une vision du monde contenant des données différentes,
Chaque fois qu'un individu d'une ethnie considère les coutumes d'autres ethnies comme barbares ou sauvages, voire dégradantes, il faut preuve d'ethnocentrisme, car il pense que lui seul détient le "beau", le "vrai", le "bon". Les Papous mangent des cloportes, les Chinois les yeux des porcs; dans certaines ethnies africaines, la beauté de la femme réside dans l'importance de ses seins (elle portera l'enfant dans son dos), etc. Chaque différence culturelle alimente l'ethnocentrisme car on ne justifie ses coutumes qu'en refusant et en ridiculisant celles des autres.
ETHNOLOGIE ET ETHNISME
Le point faible ou le point fort de l'ethnologue est de survoler les sentiments en en expliquant les phénomènes et de trouver tout normal et réel.
L'impérialisme : normal
La Mafia : normale
Les guerres : normales
Il a une explication pour tout et tout est donc corect et réel.
Ainsi, à partir de l'instinct de survie de la vie elle-même, tout coule et découle.
La drogue en Colombie, l'infanticide en Chine, le canibalisme dans les Andes, les Black Panters à New York, le désir d'hégémonie de la France sur le Tchad,
tuto a punto, all's okay, tout fonctionne et même ceux qui veulent aller contre, ceux qui voudraient redresser les barres, c'est O.K. aussi dans le shéma de l'ethnologue dans l'ordre des choses.
Alors l'ethnologue observera et se roulera les pouces. L'ethniste lui, au contraire, prend position.
ETHNOLOGIE ET POUVOIR
Jusqu'en 1930 le discours de l'ethnologue ou de l'anthropologue concernaitle des passé figé ou le présent pour confirmer le passé; l'ethnologie proposait une image fixée et statique de l'objet de ses investigations. Depuis, Malinovski et Sapir l'ethnologue s'occupe de l'avenir et débouche sur un discours politique ; malgré l'avènement de l'anthropologie sociale, culturelle, politique, l'anthropologue reste un savant, ou un écrivain qui ne possède pas le pouvoir politique. Celui-ci est toujours aux mains du pouvoir Etatique central qui ne s'intéresse vraiment à l'anthropologie que dans la mesure où elle peut servir ses intérêts, souligner sa supériorité, le conforter dans ses valeurs. C'est le cas d'une certaine anthropologie appliquée où le pouvoir ethnocentriste va jusqu'à se servir de l'anthropologue comme d'un spécialiste des relations humaines pour l'aider soit à conquérir, soit à maintenir sa domination. C'est aussi la prise de conscience par le pouvoir impérialiste qu'il peut diriger une acculturation plus rapide grâce aux connaissances que lui apporte l'anthropologie appliquée.
En France, on peut supposer que la politique pédagogique de Jules Ferry ou que la programmation des émissions de la télévision n'ont pas échappé à ces déterminations.
Notons que l'emploi de cette analyse ethnologique par le pouvoir ethnocentriste est à double tranchant dans la mesure où il y a divulgation des réalités ethniques et donc confirmation des identités culturelles.
EUROPE
Question : L'élection d'un Parlement européen à la proportionnelle et au suffrage universel ne sera-t-elle pas justement l'occasion pour les minorités ethniques d'affirmer leurs différences ?
Réponse : Si les Etats actuels permettaient à une élection de prendre l'allure d'une expression des régions, je crois que ce serait positif. Mais cela ne se produira pas car toutes sont avant tout ethnocentristes.
Question : D'après vous, l'éclatement des frontières politiques (entre Etats constitués) au profit des frontières linguistiques est inéluctable ?
Réponse : Oui. Sous leur forme actuelle, je suis persuadé que les Etats ne survivront pas. Il n'échapperont pas à la nécessité d'une régionalisation poussée. Je ne sais pas si cela aboutira à une fédération d'Etats nouveaux et indépendants ou aux Etats actuels accordant l'autonomie à leurs minorités. De toute façon, il est certain que les frontières vont changer. A ce sujet, je peux vous proposer une expérience : procurez-vous un atlas historique et parcourez sur deux mille ans les différentes cartes des Etats de l'Europe, voire du monde. Vous constaterez tout d'abord que depuis cent ans, la tendance à la création de nouvelles frontières coïncide de plus en plus avec les frontières linguistiques et ensuite que ce phénomène est plus fréquent là où la démocratie fonctionne le mieux. La Belgique est un exemple d'actualité : son éclatement linguistique est à prévoir dans les prochaines années et cela à travers le jeu normal d'un suffrage universel.
Question :Y a-t-il dans le monde actuel des Etats qui aient une politique internationale conforme aux revendications de l'ethnisme, c'est-à-dire respectant les frontières linguistiques ?
Réponse : Non. Aucun Etat ne mène une politique extérieure conforme aux droits des ethnies. A l'extérieur comme à l'intérieur, lorsqu'il arrive qu'un Etat adopte des propositions correctes, c'est par opportunisme; si demain la France se prononçait en faveur du peuple kurde ou arménien et de leurs revendications territoriales, cette supposition serait dictée non par un principe moral de reconnaissance des droits culturels des ethnies, mais dans le jeu des rapports de force entre les grandes puissances. Ce jeu hypocrite devient clair lorsqu'un Chef d'Etat tient un discours envers un peuple et qu'il se contredit dans un autre discours adressé à un peuple différent. Néanmoins, dans ce concert, il existe des politiques plus positives que d'autres ainsi celle qualifiée d'anti-Yalta menée par le Général de Gaulle.
EUROPE (QUELLE EUROPE )
Tout le débat autour de l'Europe petit à petit se cristallise sur de la question : quelle Europe pour l'Europe ?
l'Europe des patries ?
l'Europe des régions ?
l'Europe des multinationales ?
l'Europe de la lutte des classes ?
Mais avant de discuter de ces Europes éventuelles :
qu'est-ce-que l'Europe et existt-elle ?
EVOLUTION
Certains intellectuels croient qu'il y a une évolution en trois palliers.
Premier pallier : homme tribal et primitif
Deuxième pallier : homme national
Troisième pallier : homme cosmopolite c'est-à-dire mondialliste
et bien sûr ils s'identifient au dernier. Hélas je crois que si il devait y avoir des primitifs ce sont eux les plus primitifs.
L'ETAT (DEFINITION )
L'état est l'organisme institutionnel qui contrôle une population. Rares sont les cas où l'Etat représente un peuple dans son intégralité. Il n'y a pas d'Etat Sioux, Arménien, Basque mais il y a une nation (une ethnie)Sioux, Arménienne, Basque.
L'ETHNISME
L'ethnisme est une théorie qui s'appuie sur l'idée que l'espèce humaine, tout en étant unie dans certaines constantes, est divisée en groupes d'individus ayant chacun une culture et une langue commune et que ces groupes sont tous animés d'une dynamique propre qui agit en vue d'augmenter leurs chances de survie en tant que groupe parmi les autres groupes.
Les ethnies existent depuis des milliers d'années, par contre, le discours ethniste et l'usage du terme ethnie pour désigner un groupe humain culturellement et linguistiquement lié est devenu coutumier du langage politique depuis une dizaine d'années seulement ; avant pour définir les groupes humains, on parlait d'empires, de royaumes, d'Etats, de Nations, de civilisations, de peuples, tout cela dans la plus grande confusion sans jamais bien chercher à définir le sens et les implications de ces termes ; aujourd'hui parce que les peuples ont de moins en moins besoin de prétextes et de porte-voix (rois, empereurs, patries) on parle, pour expliquer leurs revendications culturelles, de plus en plus d'ethnies.
Au départ, l'ethnisme ne cherche pas à savoir si la réalité ethnique est un "bien" ou un "mal". Il constate simplement qu'il y a une dynamique ethniste et l'étudie. Il cherche à découvrir le fonctionnement de ces mécanismes et à dégager les perspectives.
L'ETHNOLOGIE (1989)
Actuellement l'ethnologie tend à n'être qu'un débat d'idées sans effet pratique. Sur le plan théorique, personne ne nie le droit à l'originalité des Kanaks. Par contre sur le terrain, dans la vie pratique il n'en est plus question
Il y a des milliers de livres écrits sur les Lapons et les Inouits, et pourtant l'acculturation des Inouits se poursuit à grande vitesse. En fait l'ethno-centrisme occidental se complait dans la connaissance et l'analyse du problème et reste inopérent quant à lui trouver une solution .
L'EUROPE DES RAPPORTS DE FORCE (1986)
Il ne faut pas se faire d'illusion. Aujourd'hui comme hier les rapports qui régissent les relations entre les états européens sont des rapports de forces et d'hypocrisie.
L'EUROPE ET IDEOLOGIE ETHNISTE
L'ethnisme n'est pas européen. Il est conçu pour un monde pluri-culturel où tous les peuples du monde ont le même droit à la différence. Il est donc mondialiste.
Il ne concerne pas seulement les ethnies européennes mais toutes les ethnies du monde,
il est valable pour les méos, les basques ou les sioux .
Il ne se préoccupe pas de défendre une imaginaire entité européenne face à je ne sais quelle autre entité, l'Islam ou les Jaunes et cela d'après lui serait faire preuve d'un nouveau racisme et impérialisme.
L'EUROPE N'EXISTE PAS (1989)
Si l'Europe c'est faire partie de la civilisation chrétienne, alors l'Albanie, qui est à 8O % musulmane, n'est pas européenne. Par contre l'Amérique qui est catholique serait européenne.
Donc l'Europe ce n'est pas obligatoirement la chrétienté.
Si l'Europe c'est être Indo-Européen, alors les Finois et les Basques ne sont pas Européens ; par contre, les Iraniens et les Indous sont tous des Européens. Et j'allais oublier l'Amérique peuplée d'Anglo-Saxons et d'Espagnols.
Donc l'Europe ce n'est pas être obligatoirement indo-européen
Si l'Europe c'est une question d'économie, disons un mode de vie, alors l'Europe de l'Est ne fait pas partie de l'Europe Quant à l'Afrique du Sud elle, elle est européenne.
Donc ce n'est pas le système ni même la vie économique qui détermine l'Europe
L'europe n'est pas non plus une entité géographique et climatique qui va de l'Atlantique à l'Oural, Cela n'a pas de sens puisque l'Europe Balkanique ressemble climatiquement à l'Anatolie et l'Europe Méditerranéenne est très différente de l'Europe Scandinave
donc le climat ne sert pas de dénominateur commun
Alors l'europe culturelle , ça ne marche pas non plus car la culture américaine, celle des feuilletons USA, fait partie de la culture anglo-saxonne au même titre que la culture québéquoise qui fait partie de la culture francaise et de même, la culture brésilienne est portugaise et la culture mexicaine est espagnole.
Si l'Europe c'est avoir tous la même carte grise,les mêmes cartes de crédit et pour téléphoner les mêmes jetons, pourquoi pas ? Nous y sommes presque.
Adopter une monnaie commune, une règlementation fiscale commune et peut-être un système électoral commun, un passport commun, pourquoi pas?
Il s'agit là d'amélioriations techniques, pratiques qu'on peut étendre à tous les pays, par exemple à Israël.
Non il n'y a ni peuple Européen, il y a des peuples, des langues, et des cultures qui vivent sur un territoire qu'on appelle l'Europe comme il y en a d'autres qui vivent en Asie ou en Afrique et chacun de ces peuples a sa différence, différence qu'on ne doit pas chercher à diluer mais à accentuer.
Alors quelle Europe ? L'Europe des civilisations ?
L'historique ? celle des conquêtes ? celle des souvenirs? Attention car si vous dites oui c'est grave. Car cette Europe-là c'est celle des impérialismes, c'est celle de l'ethno-centrisme, c'est celle qui se prend pour le centre du monde, c'est celle qui refuse aux autres cultures leur droit à la différence. C'est l'Europe qui se veut supérieure, l'EUROPE de L'OCCIDENT, celle du fantasme impérial.
LE FRANCAIS LANGUE EUROPEENE (1986)
Les chances, je devrais dire les illusions de la France
pour que le Français soit adopté par les autres états européens en tant que langue commune, sont minces. Car si l'Europe se fait, ce sera à partir d'une entente librement consentie et dans une atmosphère de confiance.
Hélas, il est difficile d'imaginer le Danemark, l'Italie ou les autres Etats acceptant de jouer la carte française devant l'attitude que la France a envers ses propres langues minoritaires et les cultures de ses territoires d'outrmer.
LES ENCLAVES
Que faut-il faire pour les enclaves ?
Le Kosovo, enclave albanaise en territoire Yougoslave,
le Haut Karabakh, enclave arménienne en territoire Azéri,
la Transilvanie, enclave hongroise en Roumanie, l'enclave turque en Bulgarie etc.
La réponse est : laisser le choix aux peuples de façon démocratique.
Pour cela il faut absolument inscrire et légaliser sur le plan du droit international, le droit à l'autodétermination par référendum des populations concernées.
OPPRESSION ECONOMIQUE ET MULTINATIONALES ?
Un peuple peut être maître de sa langue, de ses frontières et se trouver néanmoins dans une conjoncture économique internationale à la merci de puissances extérieures dites multinationales qui, par exemple en faisant et défaisant les prix des matières premières à leur guise, ne lui laissent qu'une liberté illusoire. C'est le cas de certains pays africains.Face à de telles situations deux remarques s'imposent :
1) Ces multinationales, tout en ayant l'apparence d'agglomérats cosmopolites sont en fait ethniquement marquées. La plupart sont anglo-saxonnes, hollandaises ou japonaises. La question de la domination ethnique n'est donc pas éliminée.
2) Quand un peuple maîtrise sa langue et sa culture, il fait le premier pas pour diriger son économie. S'il ne possède pas cette maîtrise-là, il ne dirigera jamais son économie car il n'existera pas.
Il lui faut donc mener de front lutte économique et lutte culturelle.
SYSTEMES ECONOMIQUES
Ni le communisme ni le capitalisme n'ont pour vocation d'accepter l'idée d'un monde pluriculturel. Le capitalisme, parce qu'il se détermine en fonction du profit maximum, a tendance à unifier par la consommation et la production, le marxisme, parce qu'il unifie au nom de la planification de l'universalisme et pour résoudre les problèmes issus du capitalisme. Pourtant aucun des deux systèmes n'est en contradiction totale avec l'ethnisme. L'ethnisme est une vision du monde dans laquelle chaque culture est maîtresse et souveraine de son destin culturel. Il peut donc y avoir des régimes ethniquement cohérents de gauche comme de droite
TACHES DES ETHNOLOGUES
La première tâche de l'ethnologue devrait consister à préciser les notions de peuple, culture, ethnie, nation, langue.
Actuellement, la définition d'une nation est des plus fantaisistes. Elle est fondée sur des critères fantaisistes et artificiels qui justifient tous les impérialismes.
a) l'unité historique : la plupart du temps, il ne s'agit que de l'homologation d'une conquête militaire.
b) les frontières naturelles : il est décidé arbitrairement de tracer un hexagone, d'accaparer une île ou que tel fleuve fera office de frontière. Tous ces critères tiennent peu compte de la réalité de la langue, de la culture ou du peuple qui vit dans ces territoires. Ce ne sont souvent que des discours d'intérêts pour promouvoir la politique ethnocentriste et les intérêts d'une seule ethnie.
Cela doit être dénoncé.
La seconde tâche de l'ethnologue devrait consister à entreprendre une véritable géographie des peuples et des langues, c'est-à-dire un inventaire sérieux des ethnies existantes et leurs frontières à partir des critères culturels et linguistiques. Ce travail est nécessaire, non seulement comme élément de connaissance, mais aussi comme arme aux mains des minorités culturelles en lutte. Une arme qui doit les aider à préciser leurs revendications. Dès que ce glossaire "Atlas des ethnies" aura été réalisé, il conviendra d'y adjoindre une carte politique des droits des ethnies. Ce travail a été entrepris en 1961 par François Fontan dans son ouvrage "L'ethnisme", dans lequel il réalise la jonction entre les connaissances scientifiques de l'ethnologie et les prises de position politique. Il tire des conclusions puis établit un programme politique à partir de la réalité scientifique des ethnies. Dans ce sens R. Breton ("Géographie des langues") a également fait beaucoup avancer la cause de l'ethnisme.