République d'Estonie
Capitale : Tallinn
Superficie : 45 000 km2
Population : 1 575 000 hab.
Finnois par la langue et la culture, les Estes ou Estoniens, sont aussi très liés aux deux autres petits peuples baltiques par leur histoire qui les a souvent vu subir les impérialismes de leurs puissants voisins germaniques et slaves, Allemands et Russes, jusqu'à une époque récente.
Le destin des Estoniens, qui parlent l'un des trois grands dialectes finnois modernes est tôt ou tard, de confluer dans une grande Finlande dont tout les rapproche, notamment les intérêts économiques et politiques. Voie d'accès vers l'Union européenne, la fédération de l'Estonie avec sa voisine du nord, est inscrite dans la géopolitique du tournant du millénaire.
Mais un problème crucial doit au préalable être réglé, celui de l'importante population coloniale de souche slave (Russes, Biélorusses et Ukrainiens) concentrée autour de la capitale, Tallinn, et de Narva, à proximité de la frontière russe. La réduction drastique des effectifs de ces trois communautés s'impose et doit être programmée. La capacité des Estoniens à tolérer des minorités allogènes auprès d'eux ne fait aucun doute à partir du moment où aucune menace sérieuse quant à l'intégrité territoriale ou l'indépendance du pays, ne planera plus sur eux.
Or si les Ukrainiens, et les Biélorusses dans une moindre mesure, ne représentent pas un danger potentiel, il n'en est pas de même avec les Russes. Leur fidélité à leur récente citoyenneté estonienne ne saurait être mise en doute à titre individuel. Mais la Russie n'ayant pas encore admis la perte de son empire et n'ayant pas abandonné sa propension à l'ingérence dans les affaires des petits peuples, nul doute qu'elle pourrait être amenée au gré de ses vicissitudes internes, à agiter des menaces séparatistes ou à fomenter des troubles l'impliquant au nom de la défense des Slaves locaux.
En conséquence, le rapatriement de la majeure partie d'entre eux est inévitable.
Parallèlement, l'Estonie pourrait renoncer à toute volonté annexionniste du district russe d'Izborsk au sud-est du pays, encore partiellement peuplé d'Estoniens autochtones, qu'elle pourrait rapatrier de son côté.
Par ailleurs, l'immigration des derniers Finnois (Ingriens, Vepses et Votes) de la région de Saint-Pétersbourg doit être encouragée comme étant le meilleur destin pour ces reliquats de populations encore importantes à l'époque de Pierre I le Grand. Celui-ci bâtit en effet sa capitale sur leur territoire ancestral, les chassant ou les assimilant de force.
Les Lives du nord-ouest de la Lettonie pourraient également les rejoindre si leur autonomie n'était pas assurée dans le cadre des institutions de ce dernier pays. Mais ces divers apports humains, représentant peut-être à peine 10 000 individus, ne constitueraient pas un échange équilibré face au demi-million de Slaves résidant présentement en Estonie.
Il est à souhaiter que la Russie, poussée par ses voisins ukrainien et biélorusse, prenne des gages sur l'avenir en contribuant à la clarification des rapports internationaux dans la région et en optant pour la coopération, contre tous les rapports de nature impérialiste.
Jean-Louis Veyrac 1994
Voir aussi :
Finlande, Lettonie,
Russie, carte des Pays Baltes