Fluxus est le nom dun groupe créé en 1962 et dont les membres vivent un peu partout dans le monde, plus spécialement au Japon, aux États-Unis et en Europe.
Officiellement rien ne les relie entre eux. Si ce n'est une certaine façon de concevoir l'art et les influences qu'ils ont subies. Ces influences sont : John Cage, Dada et Marcel Duchamp.
Sans John Cage, Marcel Duchamp et Dada, Fluxus n'existerait pas.
Surtout sans Cage de qui j'aime à dire qu'il a opéré deux lavages de cerveau. Le premier, au niveau de la musique contemporaine avec la notion d'indétermination, I'autre au travers de son enseignement avec l'esprit Zen et cette volonté de dépersonnalisation de l'art.
Fluxus va donc exister et créer à partir de la connaissance de cette situation post-Duchamp (Le ready made) et post-Cage (la dépersonnalisation de l'artiste).
Cette connaissance crée un point de non retour car en acceptant d'avance toutes les formes, elle les périme du même coup.
Fluxus ne sera donc pas concerné par l'uvre d'art formelle, esthétisée et hédonisée.
Son "donner à voir" consistera en un premier temps à épuiser toutes les possibilités/limites du "tout est art" et en un second temps à dépasser ce "tout est art" par une attitude Non-art, Anti-art. Ainsi Fluxus va s'intéresser au contenu de l'art pour le combattre et, au niveau de l'artiste, créer une nouvelle subjectivité. Tout cela est difficile, presque impossible, car la dépersonnalisation est une nouvelle forme de personnalité et le non-art un nouvel art. Pourtant l'intention y est et l'honnêteté de lintention est l'un des éléments essentiels de Fluxus. Même si le problème est impossible, le poser est important.
- Ben
En musique et en théâtre, Fluxus apporte dès 1963 la partici-pation du public à laction. Non pas une fausse participation, c'est-à-dire la comédie qui continue au milieu du public mais un véritable désir du transfert des responsabilités.
Par exemple, Benjamin Patterson demande à chaque spectateur, discrètement et personnellement : " avez-vous confiance en moi ? " Si le spectateur répond oui, il le place à sa droite. Si le spectateur répond non, il le place à sa gauche.
LEvent. Lorsque George Brecht arrive et pose des fleurs sur le piano en tant que proposition musicale, c'est focaliser une réalité simple. C'est, dans l'histoire de l'art, le geste limite de "la vie est art". Mais c'est aussi et surtout, en égalisant l'importance des choses, placer l'artiste futur devant une situation de non retour de non art.
D'après George Maciunas, un concert Fluxus doit être de la musique contemporaine divertissante. Il trouve que beaucoup trop de musique contemporaine est ennuyeuse, trop dépendante pour le public de la nécessité de références historiques culturelles.
Le divertissement dans Fluxus réagit donc contre la culture. Redonne à l'art sa fonction primaire (divertir) et relègue la connaissance de l'histoire de l'art au second plan.
Lart par la correspondance, le Mail Art. A partir de 1963, à la fois Ray Johnson et George Brecht se serviront de la poste pour transmettre leurs idées, leur vécu, par des petits détails de la vie, subtilités, anecdotes, etc.
Le Mail Art est non-art non seulement par le contenu des éléments expédiés mais aussi par le refus qu'il implique de jouer l'artiste de carrière, ceci en évitant de passer par le circuit des galeries d'art, etc.
Fluxus fut un moment d'expérimentation exceptionnel car commun à l'Amérique du Nord et à l'Europe et à l'origine de tout ce qui va constituer l'actualité artistique des années soixante 60, la seule exception de la peinture minimale.
Plus que des manifestations éphémères, Fluxus a laissé derrière lui un grand nombre d'idées publiées ou non dont une bonne partie seront réalisées dans les années suivantes.
Creuser un trou conduit au land art, utiliser le mot comme matériau conduit à l'art conceptuel (voir les textes d'Henry Flynt sur le concept art en 1961). L'art daction trouve également sa source dans les événements Fluxus. Loin de moi la volonté de retrouver dans Fluxus l'origine précise des développements ultérieurs de chaque tendance spécifique, mais il me semble que ce grand brassage d'idées et de propositions a rendu possible une certaine évolution.
Aucun artiste ne peut aujourd'hui revendiquer à lui seul la légitimité Fluxus car les idées Fluxus étaient communes. De même que Braque et Picasso ont peint des toiles fort semblables en 1911, Brecht, N.J. Paik, La Mounte Young et d'autres ont écrit des propositions d'événements fort semblables, ce qui n'empêche pas leurs uvres d'être parfaitement distinctes les unes des autres actuellement.
L'histoire de Fluxus n'a pas fini de s'écrire, comme Dada, elle gardera une aura mythique parce qu'elle manque de traces tangibles tout en restant un creuset de propositions.
A partir de mon interprétation de ce que je crois être important dans Fluxus, je suis naturellement porté à juger les artistes présents dans le groupe, et à ce propos je crois que, quelles que soient les dates et les antériorités, il en est qui ne possédent pas les éléments qui font que Fluxus est important.
Vostell : fait du happening expressionniste, de l'uvre d'art pop, du symbolisme lourd et il n'y a rien de ce que j'aime en Fluxus là-dedans.
Beuys : dans les feutres et les margarines, il y a de l'art pauvre, ailleurs il y a du vedettariat, il y a de la démagogie politique, mais pas de Fluxus.
Robert Filliou : Filliou n'a jamais été Fluxus. Il n'a jamais voulu l'être. Pourtant "la réhabilitation des génies de bistrot", et l'esprit anti-professionnel sont très Fluxus.
La Monte Young : On ne peut parler de Fluxus sans parler de La Monte Young - je dirais même que c'est l'un des principaux créateurs de Fluxus, avec George Brecht -. Ses compositions de musique 1960, très proches des Events de Brecht sont l'une des clefs de voûte de l'édifice.
Walter de Maria : ll était Fluxus lorsqu'il a écrit : Meaninglesswerk (travail sans but) en 1960.
Ray Johnson : Il n'a jamais été officiellement Fluxus mais possède l'esprit Fluxus (correspondance, anecdotes, etc.)
Henry Flynt : Il est pour moi lun des penseurs les plus importants de Fluxus. Ses positions anti-art et non-art sont très claires. Surtout lorsqu'il déclare que la seule attitude à avoir envers l'art est une attitude anti-humaine car les données biologiques de l'homme bloquent tout changement positif.
En Europe, d'autres individus tels Thomas Schmit, Arthur Koepke, Eric Anderson, Chieko Shiomi, Takako, Ben Vautier, sont par leur attitude envers l'art et leur travail très Fluxus.
En 1974 Fluxus n'est pas seul à faire du non-art par rapport à une situatIon post- Duchamp. ll existe de nombreux autres travaux, certains plus théoriques, comme le groupe BMPT, d'autres plus près de la rue, mais parce que Fluxus fut l'un des premiers, je crois que sur l'échiquier de l'art en 1974, Fluxus est un pion non-art non négligeable.
Un pion presque au bout de la rangée et prêt à faire Reine.
Et il fera Reine lorsque la Tour noire de la peinture qui lui barre la route se déplacera à gauche pour défendre son Roi (son Moi). Le pion Fluxus deviendra Reine sans Roi (sans Moi).
- (Extrait de Art Press n° 131972)
La phrase "Chacun est artiste" signifie simplement que l'homme est un être imaginatif et qu'il peut produire en tant que créateur et de bien des manières. En principe, il m'est égal que la production vienne d'un peintre, d'un sculpteur ou d'un physicien
C'est là que la phrase "chacun est artiste" devient intéressante : à mon avis, les gens peuvent comprendre à partir de ces objets que chacun est artiste puisque beaucoup d'entre eux vont dire : pourquoi je ne ferais pas un jour moi aussi quelque chose, des choses pareilles..
- Extrait d'une réponse de Joseph Beuys à Jorg Schelimann et Bernd Kluser.
Cette chronologie reste ouverte, elle n'est certainement pas complète, des dates, des moments importants seront à ajouter. Cette chronologie s'arrête en 1964 parce qu'il nous a semble qu'après cette date, il s'agit surtout de la réalisation par les individualités Fluxus d'uvres personnelles et moins collectives.
Date
Réalisations
1951
New York, Robert Motherwell édite : "The Dada Painters And Poets"
1952
Usa, John Cage : 4'33" de silence.
Usa, spectacle à Black Mountain College avec John Cage.
1955/56
Osaka, le groupe Gutai réalise des performances.
1956
Nice, Yves Klein crée ses premiers Monochromes.
1958
Usa/New York, John Cage donne des cours "New School Of Research" avec comme elèves : G. Brecht, Jackson Mac Law, Dick Higgins, Al Hansen, Allan Kaprow, Richard Maxfield, Toshi Ichiyanagi...
Dusseldorf, exposition Dada qui influence beaucoup de monde dont Paik.
1958
Usa, Untitled. un des premiers "Happening" de Allan Kaprow.
1958
Octobre, Dusseldorf: Paik assiste a la galerie 22 à "Music Work" et reçoit le choc de la musique indéterminée.
1958
Allemagne, Paik quitte Freiburg et va à Cologne à l'Electronic Music Studio de Stockhausen.
1958/59
Nice, Ben rencontre Klein et Arman, reçoit le choc Duchamp "Tout est art tout est musique".
1958/59
Usa, George Brecht s'intéresse à l'indétermination.
1959
New York, première représentation d'events de G. Brecht : Towards Events.
1959
Allemagne, Vostell crée son idée d'"Electronic Vision" et "Tv Decoll/Ages"
1959
Darmstadt, La Monte Young découvre la musique indéterminée de John Cage au séminaire de Stockhausen ''The Composition as a Process".
1959/61
Italie, Manzoni crée ses premières Pièces Limites" : la Merde, la Ligne, le Socle, etc
1960
New York, La Monte Young etudiant la musique électronique avec Richard Maxfield s'intéresse à ''A simple point of concentration on a single élément".
1960
New York, George Maciunas, fréquente les classes de Richard Maxfield au "New School Of Research" où il rencontre La Monte Young.
1960
Spoerri crée ses "Tableaux-Pièges".
1960
Copenhagen, Koepke expose dans sa galerie : Manzoni, Tinguely, Spoerri, etc...
1960
Berkeley Usa, La Monte Young, T. Riley, Walter De Maria réalisent "Collaboration Event", une musique d'improvisation.
1960
Cologne, Mary Bauermeister la femme de Stockhausen présente dans son studio des performances "Anti-Radio Cologne".
Elle présente des pièces de Brecht, La Monte Young, Paik (Paik, un jour, coupe la cravate de Cage). Vostell fréquente peu ce lieu.
1960/61
Paris/Nice, le groupe "Nouveau-Réalisme"se constitue avec Arman, Klein, Martial Raysse, Spoerri. Ben fait la rencontre de Spoerri.
1960/61
New York, Yoko Ono dans son studio au 11, Chamber Street, réalise des performances avec La Monte Young.
1961
New York, George Maciunas dans sa galerie annonce Fluxus et donne des représentation de "Musica Antica Et Nova".
New York, George Maciunas prépare avec La Monte Young le livre "An Anthology"
1961
New York, George Maciunas quitte les Etats-Unis pour l'Europe, Weisbaden.
1961
Allemagne, Maciunas rentre en contact avec Name June Paik.
1962
Allemagne, Maciunas rencontre Vostell et voit son projet pour la revue Decoll/Age.
1962
Allemagne, George Maciunas planifie un grand tour Fluxus qui ira jusqu'en 1964 en passant par Moscou, Tokio et Berlin.
1962
Weisbaden, Name June Paik organise un concert "Néo Dada In Der Musik"
1962
Weisbaden, enormément d'esprit de compétition, d'agressivité entre Vostell, Maciunas, Paik.
1962
Londres: "The Festival of Misfits" organisé par Daniel Spoerri (Cage, Metger, Spoerri, Koepke, E. Williams, Ben Vautier, Filliou).
1962
Parallelement Dick Higgins, Alison Knowles donnent aussi un concert auquel nous participons tous.
1962
Nice, Ben publie "Ben-Dieu" et "Moi, Ben, je signe",
1962
Paris, Vostell réalise City-Rama, une exposition itinérante.
1962/63
Europe, Fluxus International festpiele donne beaucoup de concerts à Weisbaden et Amsterdam, Copenhagen, et Paris. Il termine à Nice.
1963
Nice, George Maciunas vient à Nice et réalise un concert Fluxus organisé par Ben Vautier ainsi que des pièces de rue.
1963
Dusseldorf, Joseph Beuys rejoint le groupe Fluxus.
1963
Copenhagen, Koepke crée "Reading Pieces."
1963
New York, Brecht et Robert Watts réalisent le Yam Festival.
1963
Europe, G. Maciunas quitte l'Europe et rentre aux Etats-Unis où il va fabriquer beaucoup d'objets et réaliser des publications.
1963/64
Nice, Ben fonde Le Groupe Art Total/ Fluxus avec lequel il donnera une dizaine de concerts à Nice et ailleurs, concerts établis sur le schéma de George Maciunas, ainsi que beaucoup de pièces de rue.
1964
New York, Ben vient à New York où il visite George Maciunas et rencontre G. Brecht. Il participe à des concerts dans le Flux-Shop, Canal Street.
1964
New York: Henry Flynt crée le A.A.I.C. (Action Against Imperialistic Culture), et manifeste contre le concert de Stockhausen Avec A-Yo, Maciunas, Ben Vautier.
1964
Paris, Jean Jacques Lebel organise le festival de la Libre Expression dans lequel Ben donne un concert Fluxus, avec la participation de Serge Oldenbourg.
1964
New York, Dick Higgins fonde le Something Else Press et publie "Jefferson Birthday Postface" que Maciunas ne voulait pas publier.
1965
Madrid, Le Groupe Zaj qui avait composé auparavant de nombreuses pièces donne ses premiers concerts à Madrid.
1965
Usa, George Brecht quitte les Usa pour l'Europe. Il ira habiter l'Italie.
1965/66
France, George Brecht et Robert Filliou s'installent à Villefranche et créent la"Cédille Qui Sourit".
par CHARLES DREYFUS
Au début du mois de Décembre 1961 John Cage explicite un passage de son livre "Silence" à partir des préoccupations de la Monte Young (répétitions ou jeu constant d'un seul son) ; il conclut même l'interview en espérant que les Européens deviennent plus Américains.
"Mon sentiment n'est pas qu'il fait quelque chose sur moi, mais que je deviens capable d'entendre différemment - comme je n'avais jamais entendu auparavant." (1)
La Monte Young découvre Cage en été 1959 au séminaire de Stockhausen à Darmstadt ("La composition comme processus") où Cage développe ses idées sur la musique indéterminée quant à son exécution ; Young travaille alors sur la côte ouest des Etats-Unis où Cage est pratiquement inconnu ; I'été suivant de retour en Californie, il participe avec Terry Riley, Warner Jepson, Bill Spencer a l'atelier de création, de la chorégraphe Ann Halprin, de Kentfield, dans l'interview d'Ann Halprin par Yvonne Rainer nous cernons mieux le sens de l'utilisation des portes, des fenêtres, ainsi que la mise en résonnance des murs, planchers du local de travail.
Nous utilisons des objets et des accessoires - nous nous servions de l'espace de façon déterminante. Je voulais isoler ces éléments. Je commençais à travailler à l'aide d'un système avec lequel toutes ces choses devenaient indépendantes du phénomène de cause à effet - pour forcer la musique à faire CECI vous n'aviez pas à faire CELA. (2)
En 1960-61 alors qu'il étudie la musique électronique à la "New School for Social Research" avec Richard Maxfield, le concept de Young a fini par devenir "un seul point de concentration, sur un seul point de concentration, sur un seul élément ".
A partir du milieu des années 1950, George Brecht et Jackson Mac Low avaient également exploré les différentes possibilités de l'indéterminé ; John Cage les invita donc à présenter leurs travaux dans sa classe qui débute en été 1958, dans l'ouest de la douzième rue de New York ; ce séminaire de la "New School for Social Research" comptait Al Hansen, Dick Higgins, Allan Kaprow, les compositeurs Maxfield et Toshi Ichiyanagi (le premier mari de Yoko Ono) etc et comme visiteurs moins assidus Jim Dine Larry Poons, Georges Segal ; un travail resta à faire sur les multiples performances suscitées par la classe de Cage (New York Audiovisual Group etc.) ; viennent s'ajouter des individualités des alentours de San Francisco qui déménagent ou font connaître leurs travaux à New York à cette époque : Simone Forti, Robert Morris, Walter de Maria, Terry Jennings, Terry Riley, Dennis JoNnson, Joseph Byrd. On leur prête souvent, comme californiens, des idées venant d'extême- Orient (Ongaku) ; mais comment mesurer l'impact de l'article (3) sur le groupe japonais Gutai ou bien du livre "The Dada Painters and Poets" édité dès 1951 par Robert Motherwell.
Georges Maciunas fréquente la classe de Maxfield où il rencontre Young ; par son intermédiaire, Maciunas diplômé d'histoire de l'art et de musicologie va être plongé dans l'avant-garde.
Ce Lithuanien d'origine ne manque pourtant pas d'activités. Il passa toute son enfance dans des camps de réfugiés, à jouer à être opéré de l'appendicite sans anesthésie ou encore à se trouver sous les bombes à Berlin en 1945.Il finance un orchestre de musique renaissance jouant sur des copies d'instruments anciens, qu'il importe d'Europe de l'Est en même temps que des conserves ; ceci en plus d'un emploi à plein temps comme Designer chez Knoll et d'une galerie au premier étage du 925 Madison Avenue : cette galerie A/G, A pour Almius (Saloius, son partenaire) G pour George présente selon Dick Higgins "terrible modern art" (4).
Deux séries de performances doivent particulièrement attirer notre attention: les séries du Studio de Yoko Ono au 112 Chamber Street, avec la Monte Young comme responsable, qui se déroulent de façon épisodique du 18 Décembre 1960 au 30 juin 1961: puis les séries de George Maciunas à sa galerie du 14 mars au 30 juin 1961.
Sur une invitation à trois conférences de Maciunas "Musica Antica et Nova" apparait pour la première fois l'appellation "Fluxus" (la contribution de trois dollars aidera à publier la revue Fluxus) ; deuxième composante, ces projets de publication, a aussi une histoire et tiendra par la suite une place aussi importante que les performances.
Lorsque le poéte Chester Anderson quitte New York pour la Californie (certainement en 1959) sa revue Béatitude se scinde en deux ; il demande à Young de prendre en charge un numéro de Béatitude East ; le périodique disparait et avec Anderson les documents ; leur réapparition, les efforts conjugues de Young et Mac Low permettent à Maciunas de faire la maquette du livre "An Anthology" avant son départ pour Wiesbaden en Novembre 1961. Prêt pour l'imprimerie en Octobre 1961, "An Anthology", dont certains documents communiqués dès 1959, sera finalement publié par Young et Mac Low seulement en 1963.
On trouve parmi les collaborateurs de "An Anthology" habitant l'Europe, les noms de Claus Bremer, Nam June Paik, Diter Rot et Emmet Williams. Un tragique oubli : Daniel Spoerri qui n'a pu lui-même me l'expliquer, sinon par le constat de cet oubli ; c'est surtout Dick Higgins qui correspondait avec l'Europe grâce aux adresses que lui a communiqué le compositeur Earle Brown ; de Spoerri il ne connait que sa revue "Material" dont les contributeurs comptaient Bremer, Rot, Williams (les quatre numéros paraissent entre 1959 et 1960).
Spoerri rencontre Bremer et devient entre 1957 et 1959 l'assistant du dramaturge Gustav-Rudolf Seller, directeur du Landstheater de Darmstadt où Bremer dirige lui-même la dramaturge : en collaboration avec Bremer il rédige "Beispiele fur das dynamische Theater" (5) et seul "Uber das Autotheater" (6); il initie Emmet Williams à la poésie concrète ; celui-ci écrivait (surréalisant selon Spoerri) dans le journal de l'armée américaine stationnée en Europe "Stars and Stripes"; Rot qui passe par Paris rejoint la sélection de Spoerri "Art et Mouvement" du "Festival d'Avant-Garde" de la Porte de Versailles (18 Novembre - 15 Décembre 1960).
En Novembre 1961 Georges Maciunas arrive donc en Allemagne ; il entre en contact tout d'abord avec Nam June Paik, le célèbre "Européen de Corée" par delà l'Atlandide pour avoir coupé la cravate de John Cage. Dès 1958 le professeur de Paik à Fribourg, le dodécaphoniste Wolfgang Fortner décide qu'il n'a plus rien à lui enseigner et lui trouve une place dans le Studio de Musique Electronique (Radio Cologne) fondé par Eimert puis confié à Stockhausen. Mais avant d'arriver à Cologne, Paik a vue à la Galerie 22 de Jean-Pierre Wielheim de Dusseldorf "Music Walk" de Cage (14 octobre 1958) et se passionne pour l'indéterminé ; il décide de rencontrer Cage dans sa chambre d'hôtel à Darmstadt ; Cage cire ses chaussures, ce qui enlève à Paik tout goût pour l'indéterminé ; entré au Studio, il retient de Cage "le collage sonore" et "son sens des choses qui ne sont pas en ordre".
Il voit également "Dada - Dokumente einer Bewequng" au Kunsthalle de Dusseldorf (1958) qui, on s'en doute a été le choc et pas seulement pour Paik ; ce dernier commence quelques bandes avant de ressentir un besoin d'action dont la violence est "I'effet plus que la cause'' ; agressif mais seulement envers lui-même, comme le 13 novembre 1959 toujours à la Galerie 22 où son concert a duré six minutes : musique électronique pour trois magnétophones et une vitre à briser, il renverse un piano devant un public de connaisseurs et beaucoup d'artistes de Dusseldorf
comme Joseph Beuys, Gaul, Goetz, Hhm, concert qui s'intitule "Hommage à John Cage" car peu de gens l'appréciait alors. Puis le Studio de Mary Bauermeister (qui a été mariée à Stockhausen) à Cologne devient le lieu "anti Radio-Cologne" qui présente dès 1960 des pièces de George Brecht et la Monte Young ici commence la renommée de Paik aux U.S.A. car il coupe la cravate de Cage devant Merce Cunningham, Carol et Earle Brown Christian Wolf etc (6 octobre 1960).
Wolf Vostell de son côté fréquente peu le Studio de Mary Bauermester, car la musique action ne le satisfait pas entièrement ; il déclare l'action elle-même comme uvre d'art ; on connait sa collaboration avec A.M. Cassandre pour le livre "le théâtre est dans la rue" que Vostell donne comme titre à son action de la Tour de Vannes à Paris en 1958 devant l'indifférence de son idée de "vision électronique" au Studio. il commence les TV decoll/ages dont la première partition "TV-decoll/ages pour des millions de spectateurs" date de 1959. Cette année là il achète les livres sur les seuils en acoustiques de Meyer Eppler qui avait été le maître de Stockhausen ; il reçoit également de l'Université de Stuttgart les bulletins de Max Bense sur les permutations d'une phrase traitée à l'ordinateur il est en contact avec Helmut Heisseoputtel, Franz Mon ainsi qu'avec l'ami de Paik et de Stockhausen le poète phonétique H.G. Helms.
En 1961 à Cologne les actions se multiplient principalement à la Galerie Haro Lauhus avec Rotella, Cardew, Wewerka, Ben Patterson, Paik, Vostell ainsi qu'à l'atelier de ce dernier ; tandis qu'en Novembre Paik introduit son action "Simple" pendant "Originale" de Stockhausen au Théâtre AM DOM toujours à Cologne, Vostell entretient des contacts avec Paris en particulier pour le livre TPL (Tombeau de Pierre Larousse) de François Dufrêne publié à Wupertal avec une introduction d'Alain Jouff roy.
Georges Maciunas rend visite, pour la première fois, à Vostell dans son Studio de Cologne en Avril 1962 ; sur la table, la maquette du premier "Dé-coll-age" qui devait sortir et qui est sorti pour le concert "Néo- Dada in der Musik" (16 juin 1962); Novembre-Avril plus de cinq mois se sont donc écoulés depuis l'arrivée de Maciunas en Allemagne. Maciunas voyait grand : iI avait prévu pour commencer un an et demi de concerts de Juin1962 (Berlin) à Janvier 1964 (Tokyo) en passant par Moscou etc Tout était planifié avec une grande ville ou capitale par mois avec la revue Fluxus qui regroupait les informations locales en un vaste Front-uni.
Le concert "Néo-Dada in der Musik" a pu avoir lieu grâce à Wielhein mais il est organisé par Paik. Si ce concert avait été organisé par Maciunas et si Vostell avait accepté d'attendre le premier concert Fluxus-Maciunas de Wiesbaden (Septembre 1962) et faire de son "Dé- coll-age" une partie du périodique Fluxus...
"Il a été un peu fâché, et il a compris naturellement qu'avant qu'il ne fasse Fluxus, delà ce nouvel art sera connu ; premièrement par le concert organisé par Paik et dans la même soirée le premier numéro de "De-collage" (interview de Vostell par C.D.) ".
"Vostell essayait toujours d'entrer en compétition ; alors bien sûr cela ne vous mène à rien si vous vous concurrencez en faisant la même chose ; mais il avait besoin de compétition et parfois de collaboration... (bande magnétique inaudible) - ainsi Vostell n'a jamais été réellement une partie de Fluxus. " (lnterview de Maciunas par C.D.).
Mais alors pourquoi Vostell a suivi cet horrible despote qui se permet de renvoyer des violonistes virtuoses de Vienne parce qu'ils n'étaient pas rentrés se coucher à vingt deux heures et concert solo de Paik au nom du collectif. Comme pour compliquer la situation, avant le concert "Néo-Dada in der Musik", le 9 juin a lieu à la galerie Parnass de Wuppertal, presenté par Rolf JaeUrling le concert "Néo-dada in New-York" qui est aussi le titre de l'exposé de Maciunas ; Vostell et Paik sont absents. Faut-il parler de noyautage : Ben Patterson et Maciunas, les deux américains! présenter des travaux d'Higgins, Riley, Jed Curtis sans oublier les leurs. Et le même jour que le rapide passage de Maciunas toujours avec Patterson et Robert Filliou dans les rues et la Galerie Girardon, Vostell fait son Happening "Petite Ceinture, Cityrama lI" à Paris dans la même ville (3 juillet 1962).
Festa Fluxorum prend alors son envol à travers toute l'Europe :
Quatorze concerts à Wiesbaden en Septembre 1962 interprétés par Alison Knowles et Higgins (venus de New York), Paik, Patterson, Maciunas, Williams, Mercure, Welin, Vostell. Le mois d'Octobre ne porte pas le label Fluxus mais "Parallele auffuhrungen neuester musik" à Amsterdam et "The festival of mistifs" à Londres. (7)
Maciunas, Paik, Williams, Koepcke, Filliou, Vostell, Higgins, Knowles jouent les six concerts de Copenhague en Novembre tandis qu'à Paris, le mois suivant Tomas Schmit et Daniel Spoerri grossissent la troupe avec le Domaine Poétique mis en scène par Jean-Loup Philippe (Filliou, Gherasin Luca, Jean-Clarence Lambert, François Dufrêne, Brion Gysin).
En Fevrier 1963 il y eut l'experience de Dusseldorf avec Joseph Beuys, Al ison Knowles et Higgins colportèrent la bonne nouvelle seuls à Stockolm et Oslo en Mars, suivi à nouveau par Copenhague et Amsterdam en Juin ; enfin Nice où Maciunas est accueilli par Ben (du 25 juillet au 3 août avant de rentrer à New York en Septembre).
Les interprètes voyagent par leurs propres moyens, vers des locaux gratuits qu'ils ont trouvés eux-mêmes; pas d'honoraires et pour les compositeurs, pas plus de royalties. (En plus de leurs propres pièces ils jouèrent également des compositions de Cage, George Brecht, Bob Watts, Terry Riley, La Monte Young, Jackson Mac Low etc ) ; le coordinateur Maciunas malgré sa santé précaire passa toutes ses nuits à confectionner des affiches-programmes dont le contenu était souvent éloigné des possibilités finales d'exécution ; dans une valise fabriquée spécialement il transportait les petits accessoires ; pour le reste, après une courte discussion, on épinglait dans les coulisses le programme qui pouvait être joué.
En Septembre 1963 Maciunas regagne New York où au printemps le Yam Festival de George Brecht et Robert Watts avait, en quelque sorte, pris le relais pour les U.S.A. Un regroupement, tout théorique, peut alors se produire autour des publications, représentations, objets et films FluxusMaciunas.
Parmi les projets 10 % arrivent au terme de leur realisation ; 70 O D de ces 10 % sont distribués gratuitement aux donneurs d'idées ; Maciunas a produit pratiquement tous les projets (sauf ces dernières années -Politi, Di Maggio etc) : il les annonce puis au gré de la demande, les fabrique à la main un par un ; aucune comptabilité et pour la distribution pas de problème (trois collectionneurs en 1975), elle se fait par les artistes eux-mêmes comme en 1966 à "La Cedille qui sourit" de Brecht et Filliou à Villefranche.
Certains travaux comme ceux d'Ann Halprin (des restes non insérés dans "An Anthology", ressortent quinze ans plus tard : Dick Higgins fonde les Editions "Something Else Press" (1964) en reprenant son manuscrit "Jefferson's birthday/Posilace" d'une oubliette de Maciunas.
En 1964 sous l'impulsion d'Henry Flynt, Maciunas devient "l'éxécutive directeur" d'un bureau pour l'action contre la culture impérialiste (A.A.C.I.) ; leur deuxième action consiste en un piquet, le 8 Septembre 1964, devant le Judson Hall de New York ou devait avoir lieu l'originale de Kafheinz Stockhausen.
Henry Flynt (qui a introduit le concept de Concepluel art dès 1961) reproche à Stockhausen et à sa revue "Die Riche" d'être une décoration du patronat ouest allemand ; mais il lui reproche surtout une conférence à Harvad en 1958 ou Stockhausen avait dénigré le Jazz ; Flynt se veut le défenseur de toutes les musiques autres ; lui-même ancien violoniste de La Monte Young, il compose et défend le Hilibilly de Caroline du Nord d'où il est originaire (I'année suivante il apprend la guitare avec Lou Reed et joue du violon avec le Velvet Underground) Flux-schisme: Paik et Higgins participent à "Originale" tandis que Flynt, Maciunas, AY-O, Takako Saito, Tony Conrad et Ben sont dans la rue. Pionnier de Soho, Maciunas met sur pied sept coopératives d'immeubles entre 1967 et 1969 : son engagement lui fait frôler la mort et perdre un il ; ce furent des batailles incessantes avec les forces occultes et les autorités en place. Maciunas restaure ces entrepots à l'infrastructure de fonte (Cast Iron builbings) dont certains sont des chefs d'uvre architecturaux; il y installe chauffages, ascenseurs, planchers etc cela rend la spéculation impossible tandis que les aménagements communs assurent pour le futur des frais d'utilisations minimums qui sont gérés démocratiquement. Des 1967 Jonas Mekas peut ainsi faire fonctionner sa cinémathèque au rez-de-chaussée de l'une d'elles au 80 Wooster Street (Filmmakerts Cinémathèque) ; de fait ce fut le premier lieu public de Soho si l'on excepte le FluxHall, minuscule espace au 359 Canal Street qui accueille les performances et la boutique Fluxus dès le retour de Maciunas (1963). Le 80 Wooster a présenté pour la première fois aux U.S.A. l"'Orgien Mysterien Theater" d'Hermann Nitsch en Mars 1968 ainsi que les premiers spectacles de l"'Ontological- Hysteric Theater" de Richard Foreman (sans oublier les films et sous l'impulsion de Snigeko Kubota de la Vidéo surtout depuis 1974 lorsque l'espace change son nom pour "Anthology film archives". Puis en 1969-70 Maciunas tente une coopérative de soixante membres sur la petite île Ginger dans les îles Vierges Britanniques ; sur les 230 acres : 11 étaient réservés pour une colonie fluxus, la veille de la signature de vente le propriétaire meurt.
Depuis deux ans un hameau de dix sept bâtisses, donnait à Maciunas une nouvelle fois l'occasion de s'exprimer ; un "nouveau Bauhass" dans la campagne du Massachussets ; mais les dernières nouvelles de mon ami sont graves et il a du regagner New York miné par la maladie.
- Charles Dreyfus
(1) Interview avec Roger Reynolds a Ann Arbor au début de Décembre 1961 in John cage, Editions F Peters, Frankfurt 1962 page 52 (->back)
(2) luiane srama Review, volume 10 n° 2, New Orleans, hiver 1965 page 145 (->back)
(3) New York Times du dimanche 8 Décembre 1957 (->back)
(4) Dick Higgins Postface Something Else Press New vork 1964 page 66 (5) In Moyens, Wieshaden 1960 (->back)
(5) & (6) H n: zero, n°3, Dusseldort 1960 (->back)
(7) Page, Meizger, Spoerri, Kpcke Williams et Filliou (->back)
- Extrait de Flash Art. n° 84-85, Oct.-Nov. 1978
Ce chapitre contient des exemples de scores, partitions, performances que nous avions sous la main. Ce chapitre est aussi ouvert à votre collaboration. Envoyez-nous vos scores récents et anciens.
Asseyez-vous le 11 Décembre 1963 de 19 h 30 à 20 h 03 (heure danoise) et pensez aux gens qui dans le monde entier pourraient jouer également cette composition.
Placez les paumes de la main sur les côtés d'une feuille de papier. Après quelques instants : levez les mains et placez les yeux au même niveau que les paumes. Notez la possibilité de coincidence aunus pultorum, du retard des situations. etcl ou autre chose.
Arc en ciel n° 2 pour orchestre :
Un orchestre totalement inexpérimenté joue une gamme de 7 notes ou un refrain populaire sur divers instruments.
exit n°4
le sol est recouvert de miroirs
exit n° 5
le sol est recouvert de morceaux de bois
exit n° 6
le plafond est rabaisse à une hauteur de 50 cm.
exit n° 7
le sol penche de 30%
exit n° 8
le sol est recouvert de ballons
I Like America and America likes me
Rester enfermé très longtemps avec un coyote.
(New York, 1974)
Musique danger n° 2 : Chapeau, chiffons, soulevez, rasez (Mai 1961). Musique danger n° 17 : Cri!! Cri!! Cri!! Cri!! Cri!! Cri!! (Mai 1962).
Musique danger n°28 : Sans rire pendant plusieurs jours(Cologne10 février 1963).
Morceau jeune : Quand vous terminerez de lire ceci, arrêtez de jouer ce morceau (13 février 1963).
Musique de bulles : Battre et bien diluer du savon en poudre - ou remplacez le par de la glycérine. Avec un aspirateur former des bulles de savon aussi longtemps que cela vous fera plaisir / jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus.
Constellation n°4 : Le son doit avoir une définition nettement audible au choc et à la résonnance (tel qu'on peut le produire par pincements de cordes, par percussion de gongs, cloches, casques, baquets, etc...). Chaque exécutant produit un son une seule fois, nettement et presque simultanément avec les sons produits par les autres exécutants.
Orchestre Fluxus automatique : On peut le jouer jusqu'à ce que le public quitte la salle.
Duo pour cuivres : Un gant de caoutchouc est placé dans l'ouverture et enfoncé. On souffle jusqu'à ce que le gant sorte gonflé. Version Fluxus : On utilise une jambe gonflable, un ballon de météo, etc...
Topographie n° 1 : Abaissez une île de 2,5 cm en enlevant 2,5 cm de toute sa surface.
Cérémonie couché : des gens avec un bandeau sur les yeux se couchent par terre pour longtemps. (1968)
Marche : une foule de gens attachées ensemble marchent tranquillement 1 ) à travers les rues 2) à travers les champs. (1968)
Proposition : Préparez une salade, octobre 1962 - Morceau d'art enfantin, première variation : Sortie dans un costume neuf, Mai 1964 - Première variation sur "Braid":
Nivéa Créme pour Oscar Williams : Le premier éxécutant vient sur scène avec une boite de crème nivéa - il se masse les mains avec la crème devant le microphone. Les autres éxécutants arrivent et font de même puis ils se joignent tous les mains. (Novembre 1962)
Micro l : Enveloppez un micro branché dans une grande feuille de papier ; faites une boule compacte : laissez le micro branché encore cinq minutes.
Anima l : L'exécutant se roule par terre tout en s'enroulant dans 700 mètres de corde, se momifiant ainsi lui-même.
Musique de théâtre : Continuez à marcher en faisant attention - Musique pour une révolution : Otez l'un de vos yeux dans cinq ans et faites la même chose avec l'autre cinq ans plus tard.
Fermez les yeux, ouvrez la fenêtre, ouvrez les yeux : si la lumière ne vous convient pas, refermez les yeux, refermez la fenêtre, essayez une autre fenêtre.
Musique en travaillant : Mettre un disque défectueux qui saute (revient toujours sur le même sillon) commencez à balayer - quand le disque saute - aller le remette au début. (1962)
12 composition pour piano - pour Name June Paik :
Quatuor à cordes : Une tige de métal (qui a été traité à la colophane) est frottée contre le Fa produisant un son aigu.
Projet social lI : Trouvez un moyen pour arrêter le chômage ou trouvez un moyen de vivre sans emploi ; réalisez votre projet quelque soit votre choix.
Projet social II : Trouvez un moyen pour arrêter la guerre ; mettez le en pratique.
Projet social III : Trouvez un moyen de produire toutes les choses dont le monde a besoin ; mettez-le en pratique.
Guitare Solo : Arriver sur scéne avec une guitare, la jeter à ses pieds et lui faire faire le tour du paté de maison. (Londres, 1962)
Ouverture : On ouvre de nombreux récipients emboités les uns dans les autres jusqu'à ce qu'un objet sonore soit déballé du dernier récipient.
Fermez les yeux : marchez jusqu'au point visible le plus lointain ; ouvrez un oeil.
Septuor lextrait de "Lemons" : Les becs de sept bouilloires sont équipés de sifflets différents ; on adapte un ballon sur chaque bec. Quand l'eau boue, les ballons se gonflent et les sifflets se mettent en action. Trois éxécutants tirent dans les ballons avec des pistolets des flêches ou des fléchettes.
Symphony : A un moment donné on questionne le public : "Avez-vous confiance en moi" et on le divise, oui à gauche, non à droite. On éteint la salle. On éparpille à travers la salle du café fraîchement moulu.
Examination : Définissez et élaborez les buts de cet interrogatoire.
Paper Piece : improviser avec du papier.
Zen pour la rue : Un adulte en position de Lotus et les yeux mi-clos s'installe dans une poussette, il est véhiculé le long d'une voie de parade.
Musique danger pour Dick Higgins : Ramper dans le vagin d'une baleine vivante.
Bagatelles américaine : Sciez une peine en trois morceaux. Pendez le premier comme Mussolini ; brûlez le second comme Hitler. Décidez du destin du troisième dans un tribunal populaire d'exception.
FIuxus chemical Co. annonce : Teignez votre sperme. Lorsque vous prenez une pillule rose, votre sperme sera de couleur rose. Lorsque vous prenez une pilule violette votre sperme sera de couleur violette. Lorsque vous prenez une pillule X, votre sperme dansera en spirale à l'intérieur du vagin pendant 48 minutes.
Sanitas n° 35 : Des feuilles de papier blanches sont distribuées aux spectateurs le long de la parade.
Composition pour piano : pour George Maciunas n° 1 : L'exécutant dispose différents objets tels que : de grandes pièces de jeu d'échec, des jouets en caoutchouc ou des balles de ping pong, des vases en verre, des morceaux de bois ou de béton, des briques etc... Ies mettant tous de manière très précise. (quand le couvercle est plein ou que l'arrangement est satisfaisant, I'exécutant le soulève brusquement, laissant glisser les objets vers le public. (1962)
Version Fluxus n° 1: Au lieu d'objets, placez des poulets ou un chat avec un peu de nourriture (pour qu'ils restent) avant de soulever le couvercle.
Sanitas n° 13 : On passe l'horloge parlante téléphonique au public pendant une heure.
Musiques à vent n°2 : Plusieurs musiciens actionnent des ventilateurs en direction d'objets suspendus tels que des bouteilles, des radios, des clochettes, etc... Ie faisant balancer.
Composition pour miroir n° 2 : Les participants marchent à reculons vers et au-dessus d'objets que l'on tire derrière eux. Ils se guident des miroirs à la main.
Musique aqueuse : Un disque est couvert d'une substance soluble telle que la colle, du sucre, etc... Ensuite on le passe tandis que l'eau s'égoutte dessus. L'aiguille émettra la musique aux endroits dissous par l'eau.
Musique éphémére pour visage : Souriez ... arrêtez de sourire (février 1964)
Musique d'eau :
Air Event : Gonflez un petit ballon en un seul souffle prolongé
Hommage à l'Allemagne : Mettez deux ballons oranges dégonflés dans votre pantalon derrière la braguette, connectez les ballons avec la bouche au moyen de tuyaux en caoutchouc, soufflez dans les deux ballons en même temps en les laissant sortir par la braguette ouverte, soufflez jusqu'à ce que les ballons explosent ou dégonflez les au moment opportun. (février 1963)
Performance: (depuis 1961 ) Manger-faire manger-etc.
Regardez-Moi cela Suffit : L'exécutant de cette pièce déambulera parmi le public ou restera assis sur scène durant un temps indéterminé, suffisant à faire comprendre que la seule action est sa présence (1962).
Grimaces : Six coupsRideau. Décor: banal (salon). Vingt acteurs feront des grimaces et des gestes obscènes et vulgaires au public jusqu'à ce que le public se fâche. Rideau (Décembre 1962).
Les deux salles : Le public est réparti dans deux salles différentes et séparées. Dans chacune de ces salles est installé un système de micros qui communique par des hauts parleurs dans l'autre salle, et vice-versa. La musique consiste en l'audition dans chaque salle de ce qui se passe dans l'autre. La composition dure une demi-heure (Mars 1963).
Fourchettes : L'exécutant, sur scène où se trouve une table sur laquelle sont posées des fourchettes. ll ouvre le tiroir de la table et y pose le tout .il ferme le tiroir. il ouvre à nouveau le tiroir lentement jusqu'à ce que celui-ci tombe avec tout son contenu (Mars 1963).
Ne pensez plus : On demandera au public par panneau ou annonce d'essayer de ne plus penser (1963, été).
Ben au piano : L'exécutant arrive sur scène. il salue. ll s'assied au piano. Aussitôt il se lève et part en courant à travers le public vers la sortie. Deux autres exécutants assis au premier rang ou coulisses Iui courent après, le rattrapent et le traînent de toutes leurs forces au piano sur scène. Dès qu'ils l'ont assis de force au piano sur le tabouret, toutes les lumières s'éteignent (exécuté en 1964).
Tango : Diffuser par haut-parleurs des tangos et des passos ou des danses à la mode et demander au public de danser (1964).
Publik variation 3 : Dès que l'assistance est assise et après les trois coups. On annonce que pour les besoins de la pièce il faut que le public sorte et suive le guide. Ce dernier les emmène tous voir une autre pièce de théâtre, un arrangement ayant eu lieu pour que les billets de PUBLIK lil soient valables dans l'autre théâtre (Nov, 1964),
Kleenex : Actions de dé-collage
No event (aucun évènement) - Event for the whole year (événement pour toute l'année) - one year (un an) -
Two inches (deux inches) : stretcht woinches ribbon acros Sstage(déroulez un ruban de 5 cm à travers la scéne), cut ribbon (couper le ruban) -
f/h Trace (trace f/h) : Fill french horn with rice (remplir un tuba avec du rizJ, Bow toa udience (souffler vers le public)- Winterevent (événement d'hiver): snow (neige).
Concert instantané : Des sonnettes d'alarme seront lancces du haut d'un toit avec ou sans parachutes.
Evénement au sac noir : Deux costauds déchargent quatre sacs noirs remplis et lourds dans un endroit passant. Au bout d'une heure, I'un des sacs se met à bouger et son occupant se débat pour sortir ; les autres sacs sont remplis de pierres, d'ordures, etc...
Histoire banale : L'exécutant conduit jusqu'à une station service pour faire gonfler le pneu droit. Il continue à gonfler le pneu jusqu'à ce qu'il éclate. Si la voiture est un modèle récent, il rentre chez lui avec le pneu éclaté. (1962)
Trace f/h : Le cor est rempli, derrière la scène, avec différents objets ou liquides (riz, roulements à billes, balles de ping-pong, boue, eau, petits animaux, etc...). Ensuite l'exécutant entre à nouveau sur la scéne et salue le public en inclinant le pavillon du cor de sorte que les objets tombent en cascade vers le public. (1963)
Composition pour voix pour la Monte Young : Demandez si la Monte Young est dans la salle, puis sortez(si le spectacle est télévisé ou radiodiffusé, demandez si La Monte Young regarde ou écoute le programme); (1962) Chant eompté n° 1: L'exécutant compte le public à haute voix de la scène. (1962) -Chant eompté n° 6: L'exécutant touche toute l'assistance, en comptant tout bas (1962)
Composition n° 1 pour piano - pour David Tudor (traduction Robert Filliou) Apporter sur scéne une balle de foin et un seau d'eau, pour que le piano puisse manger et boire. L'exécutant a le choix entre nourrir lui-même le piano ou le laisser se nourrir tout seul. Dans le premier cas, I'exécution est terminée une fois que le piano a été nourri. Dans le second elle est terminée après que le piano se soit nourri ou refusé de le faire (Octobre 1960).
Composition n° 2 pour piano - pour David Tudor (traduction Robert Filliou) Ouvre le clavier en évitant de produire un son que toi même puisses entendre. Essaie aussi souvent que tu le désires. L'exécution est terminée quand tu y es arrivé ou quand tu décides de t'arrêter. Il n'est pas nécessaire de donner des explications au public. Fais simplement ce que tu as à faire et quand l'exécution est terminée, signale-le de façon habituelle. Octobre 1960 -
Composition 1960 n° 5 : Lâchez un papillon (ou n'importe quel nombre de papillons) dans la salle de concert. Lorsque la composition est terminée, prenez soin de laisser le papillon s'envoler dehors. La composition peut-être de n'importe quelle durée mais si l'on dispose d'un temps illimité, les portes et les fenêtres peuvent être ouvertes avant que le papillon ne soit lâché et la composition peut être considérée comme terminée lorsque le papillon s'envole dehors. 6.8.1960
Composition 1960 n° 10 pour Bob Morris : Tracez une ligne droite et suivez-là. Octobre 1960
Composition pour un homme pauvre : Appelez un taxi, prenez position à I'intérieur, demandez une longue course, scruter le compteur.
Les abrutis ne voient le beau que dans les belles choses
-Cravan
Si quelqu'un trouvait quelque chose de vraiment neuf je recommencerais tout
- Eric Satie
Tout grand artiste a le sens de la provocation
- Cravan
Ou apparait l'art la vie disparait
-F. Picabia
L'art est un produit pharmaceutique pour imbéciles
- F. Picabia
Tous les grands artistes sont des amateurs
-E. Satie
L'art m'emmerde
-E. Satie
The artist I believe in, the art is a mirage
-Duchamp
Je pense pas qu'il y ait une différence entre le théâtre et n'importe quel autre geste que je fais.
-George Brecht
Tout art d'avant-garde est plutôt une investigation philosophique, une recherche de vérités qu'une activité purement esthétique
-Allan Kaprow
Qu'est ce qu'un happening ? Assumer un acte qui s'accomplit dans la vie quotidienne, habituelle, distraitement presque sans s'en apercevoir comme un acte signifiant
- Chiari
Il faudrait arriver à utiliser notre expérience quelle qu'elle soit
- J. Cage
On verra bien
- Robert Filliou
Si vous voyez chez moi une enseigne avec le mot "SILENCE", est-ce que vous allez vous arrêter de parler ?
- Brecht
Tout Fluxus est une bande d'enfants gâtés.
- Paik
I am interested in the art of the greatest simplicity ha ha ha
- Ray Johnson
Yes, Fluxus will end up in the same trap, like Dada did, or Cubism, or any of them
- Brecht
Something is always happening
- John Cage
L'arte é facile
- Giuseppe Chiari
Sometimes I think zen is boring
- N. J. Paik
Demolish serious culture
- Henry Flynt
Cette bibliographie est divisée en trois parties: LivresPériodiquesCatalogues. Elle provient dans sa plus grande partie du Catalogue Happening & Fluxus. complété par des recherches personnelles notamment aux archives Sohm.
Ce travail représente une étape dans les recherches en cours
- Charles Dreyfus
AN ANTHOLOGY édité par LA MONTE YOUNG et JACKSON MAC LAW, New York, 1963/ réédité par la Galerie Heiner Friedrich, Cologne, 1970.
DICK HIGGINS POSTFACE/JEFFERSON'S BIRTHDAY, Something Else Press, New York, 1964.
P, CORNER, A KNOWLES, B, PATTERSON, T SCHMIT THE FOUR SUITE, Something Else Press, New York, 1965.
J, BECKER & W. VOSTELL HAPPENINGS (Fluxus, pop art, nouveau réalisme), Rowohit, Hambourg, 1965
AL HANSEN A PRIMER OF HAPPENINGS & TIME/SPACE ART, Something Else Press, New York,1965.
ROBERT FILLIOU AMPLE FOOD FOR STUPID THOUGHT, Something Else Press, New York, 1965
GEORGE BRECHT CHANCEIMAGERY, Something Else Press, New York, 1966
ALISON KNOWLES BY ALISON KNOWLES, Something Else Press, New York, 1965
J, GRUEN THE NEW BOHEMIA: THE COMBINE GENERATION, Shorecrest inc., New York, 1966
ROBERT FILLIOU A FILLIOU SAMPLER, Something Else Press, New York, 1966
ALLAN KAPROW ASSEMBLAGE, ENVIRONMENTS, HAPPENINGS, H.N. Abrams, New York, 1966
JACKSON MAC LAW PORT AU PRINCE & ADAMS COUNTY ILLINOIS, Something Else Press, NewYork, 1966MANIFESTOS, Something Else Press, New York, 1966
GEORGE BRECHT & ROBERT FILLIOU GAMES AT THE CEDILLA OR THE CEDILLA TAKES OFF, Something Else Press, New York, 1967
OTAZKY A NAZORY SLOVO, PISMO, AKCE, HLAS (K ES- TETICE TECHNICKEHO VEKUI, édité par Ceskoslovensky Spisovatel, Prague, 1967
RICHARDKOSTELANETZTHETHEATREOFMIXEDMEANS, The Dial Press, New York,1968.
JOHN CAGE NOTATIONS, Something Else Press, New York, 1969
KNUD PEDERSEN KAMPEN MOD BORGERMUSIKKEN (combat contre la musique bourgeoise), Kunsthibliothekets Forlag, Nikolaj Kirke, Copenhague, 1968, traduction en langue allemande, DER KAMPT GEGEN DIE BURGERMUSIK, édité par Michael Werner, Cologne, 1973
DICK HIGGINS FOEW & OMBWHNW, Someth ing Else Press, New York, 1969
DICK HIGGINS & WOLF VOSTELL FANTASTIC ARHITECTURE, Something Else Press, New York, 1969
LA MONTE YOUNG & MARIAN ZAZEELASELECTED WRITINGS, H. Friedrich, Munich,1969
ROBERT FILLIOU TEACHING AND LEARNING AS PERFORMANCE ARTS, Kasper Konig, Cologne, New York, 1970
KEN FRIEDMANTHE AESTHETICS, Beau Geste Press, Cullompton, Devon, Grande Bretagne,1970
WOLF VOSTELL HAPPENING & LEBEN, Hermann Luchterhand, Neuwied & Berlin, 1970
KUNST VAN NU, Travail collectif réalisé dans le cadre de l'lnstitut d'Art de l'Université Royale, Utrecht, édité par Elsevier, Amsterdam, 1971.
ART NOW n° Il (ART AS ACTION AND CONCEPT), Kodansha Ltd., édité par Ichiro Haryu, Tokio, 1972
I DENTI DEL DRAGO, Le transformazioni della pagina e del libro, édité par Giagno Luglio, Milan, 1972
JILL JOHNSTON MARMALADE ME, Articles parus dans le Village Voice, édition Dunon Paperback, New York, 1972
MICHAEL NYMAN EXPERIMENTAL MUSIC, édition StudioVista, Londres,1974
JEAN-CLARENCE LAMBERT DEPASSEMENT DE L'ART, édition Anthropos, Paris, 1974
HANS SCHEUGL & ERNST SCHMIDT Jr. EINE SUBGESCHICHTE DES FILMS LEXIKON DES AVANTGARDE, EXPERIMENTAL UND UNDERGROUND FILMS, Deuxvolumes, édition Suhrkamp, Francfort,1974
1962
DE-COLLAGE, n° 1 à 7, édité par Wolf Vostell, Cologne (juin 1962), Franctort(1964-1969)
DANSK MUSIK TIDSSKRIFT, n° 7, Copenhague, (novembre 1962)
1963
KALENDER, édité par H.J. Dietrich, Dusseldorf, 1963 et 1965
RONDO, n° Ill/3, édité parBengt-Emil JoNnson, Stockholm 1963
MAGNUM, n° 47, Magnuminterview: Die Fluxus Leute, édité par M. Dumont-Shauberg, Cologne, avril 1963
1964
THE VILLAGE VOICE, Jill Johnston: Fluxus Fuxus, New York, 2 juillet 1964
THE TIMES LITERARY SUPPLEMENT, n° 3258, The Changing Guard I, Londres, 6 aoùt 1964
COLLAGE, n° 2,6,7, Chiari: Appunti (numéro 2), Mario Discono: Fluxus I (numéro 6), édité par G. Denaro, Palerme, 1964, 1966, mai 1967
THE VILLAGE VOICE, Susan Goodman: Antiart Pick on Stockhausen, New York, 10 septembre 1964
1965
DER MONAT, volume 17, n° 201 et 207, K.G. Simon Die Moenche des Unsinns, édité par H. Jaesrich, P. Haertling, W. Werth, Berlin, juin et décembre 1965
LITERARY TIMES, H. Kasemets: The Fluxus movement more hate than love, Chicago, septembre/octobre 1965
TULANE DRAMA REVI EW, Volume 10 n° 2, New Orlea ns, h iver 1965
SOMETHING, n° 2, édité par D. Antin et Jérôme Rothenberg New York, 1965
1966
DOMUS, 437, Pierre Restany: L'Allemagne à la seconde année zéro, Milan, avril, 1966
MELOS, Eckart Rahn: Musik oh ne Musik, édité par Heinrich Strobel, Mayence, mai 1966
KUNST VAN NU, n° 11, édité par H. Lubberhuizen, Amsterdam septembre/octobre 1966
FILM CULTURE, 43, n° spécial "Expanded Arts,'' édité par Jonas Mekas, New York, hiver 1966
DANSK MUSIKTIDSSKRIFT, n° 2, Eric Andersen: Efter Cage, Copenhague, 1966
ET, no 1 à 4, édité par B. Hoeke, Berlin, 1966-1967
RANSTAD, n° 11 et 12, édité par S. Vinkencog, Amsterdam, 1966
THE SOMETHING ELSE PRESS LETTER, n° 1 à 10, édité par Dick Higgins, New York, 1966-1969.
1967
BIT, 2 et 4, Milan, Mai 1967 et juillet 1967
DIVADLO, Prague, 1967
OPEN, n° 1 à 3, édité par Marcel Alocco, Nice, 1967-1968
PALETTEN, n° 1, Eric Andersen: On New York Avant-Garde, Stockholm, 1967
1968
ARTS IN SOCIETY, n° v/l, n° spécial sur les Happenings et Intermédia, édité par E.L. Kamark, University of Wisconsin, Milwaukee, printemps/été 1968
FLUG / FLUXBLATTZEITUNG, n° 1 à 13, édité par D. Albrecht (Reflection Press), Stuttgart, 1968-1970
1969
INTERFUNKTIONEN, n° 2, édité par F. W. Heubach, Cologne, 1969
SOURCE (MUSIC OF THE AVANT-GARDE), n° 5, Dick Higgins: Boredom and Danger, Davis, Californie, 1969
1970
CHRONIQUES DE L'ART VIVANT, n° 16, Irmelin Lebeer et Hella Guth: Happening et Fluxus, édité par Aimé Maeght, Paris, décembre 1970/janvier 1971
1971
OPUS INTERNATIONAL, n° 22, Jean-Marc Poinsot: Happening et Fluxus au Kunstverein de Cologne, édité par Georges fall, Paris, janvier 1971
ART AND ARTISTS, volume 7/7, n° 79, n° spécia I Fluxus, ''Free Fluxus Now,'' Pré-Fluxus Vostell volume 8/7, n° 91, Mieko Shiomi, n° spécial sur les femmés artistes, Londres, octobre 1971, mai 1973, octobre 1973
1973
MEDIART, n° 13, édition Université du Québec, Montréal, janvier 1973
FLASH ART, n° 40, Ken Friedman: Fluxus, édité par Giancarlo politi, Milan, mars/mai 1973
1974
ART PRESS, n° 13, Ben: Qu'est-ce que Fluxus? édité par Hubert Goldet, Paris, septembre/octobre 1974
1976
STUDIO INTERNATIONAL Special issue (Nov.-Dec.)
1977
AQ 16: HOW WE MET Special issueFLUXUS. BenGeorge Brechtetc.
1978
CANAL n° 21 (Oct.) spécial Fluxus
FLASH ART n° 84-85 Oct-Nov 1978, numero spécial sur Fluxus
poésie ET CETERA AMERICAINE, Catalogue de la Biennale des Jeunes, édité par Emmett Williams, Paris, 1963
THE ARTS IN FUSION, Catalogue Tyler Schoal of Art, Temple University, Philadelphie, 23.01/17.02.1966
HAPPENING & FLUXUS, H. Sohm, H. Szeeman, Catalogue du Koeinischer Kunstverein, Cologne, 06.11.1970/06.01.1971
NEW MULTIPLE ART, The White Chapel Art Gallery, Arts Council of Great Britain, Londres,19.11.1970/03.01.1971
CONTEMPORANEA, Centro Di, Rome, navembre 1973,février 1974
MULTIPLES, Kunstbibliothek, Berlin, 8 mai/15 juin 1974
Note: Une bibliographie complète sur Fluxus et les artistes Fluxus demanderait 300 pages. Nous vous conseillons quand un renseignement vous intéresse de le demander aux quat re archivistes suivants:
- SOHM (Spécialiste en Fluxus international)
- Herve WURZ (Spécialiste en Filliou, Ben et Fluxus général)
- Barbara Mocre (Spécialiste en Fluxus USA)
- Charles Dreyfus (Spécialiste en Fluxus Europe)
Nous sommes en 66. J'ai 22 ans. J'ai déjà participé à 3 ou 4 expositions sur la région. J'ai peu de contacts artistiques et je commence des actions épistolaires.Je rencontre François Guinochet, fort de ses 17ans et qui commence juste à "entrer en art". Trèsvite,nous nous découvrons quelque chose de commun : nous détestons la peinture Iyonnaise que nous trouvons ignarde, timorée, dépassée : seul Ughetto trouve grâce à nos yeux. Nous aimons Klein, Kudo, Warhol, les Happenings de Lebel. On dévore tout, avide de "nouveautés", mais ignorons Fluxus. Les journaux spécialisés parlaient-ils de Fluxus
Nous nous associons, et en 1967, exposons à la Cité U.Allix. Nous montons notre premier tableau vivant : "Le déjeuner sur l'herbe" au Salon Regain, puis "L'exibition d'un appartement" chez Guinochet où Michel Krattinger se joint à nous.
L'été 67, pendant les vacances, nous rencontrons Ben à Nice. Le contact est immédiat. Dès novembre, nous reviendrons à Nice et Ben viendra à Lyon. Nous découvrons Fluxus : ça nous tape dans le "mille"
Ben, Flynt, Maciunas, G. Brecht, etc..., s'ils n'avaient pas existé, nous les aurions inventés !!!
En octobre, Krattinger et moi, proposons l'organisation d'expos, dans le local du Hot-club de Lyon. Ben fera là un Fluxus-concert mémorable. Je monte mes "pièces" et "exactions" Bigot, Grosgrey Meiller et des amis Lyonnais nous rejoignent. La critique Iyonnaise nous taxera de "produit de l'Ecole de Nice"
On fait venir Buren, Mosset, Toroni : après quoi, nous serons "nihiliste et Cie"!
En fait nous on est Fluxus, et plus, si c'est possible, même si Fluxus ne nous appartient pas !
Merveille, nous apprenons que G. Brecht, Filliou, Dietman sont dans le midi.Nous les invitons à exposer chez Guinochet : pas le temps, pas les moyens d'organiser l' expo. On leur propose de les inviter à manger sur le thème : "Oubliez l'art et venez manger avec nous" : ils en acceptent l'idée. Guinochet et moi envoyons l'argent du voyage à Ben. Ils ne viendront que plus tard : le 26 mars 1968, déjà 68, une trentaine de personnes dinent avec nous. Il n'y aura pas de photo historique !
Peu de temps après , Guinochet décide qu'il ne se passera jamais rien à Lyon et part à Paris définitivement.
Pensant qu'on peut faire de l'art n'importe où, même à Lyon, je continue mon action. Mai 68 survient. Les idées (1) de Fluxus semblent descendre dans la rue.
Krattinger et moi redoublons d'activité (Exposition, mur annonce, action politique, etc. Mai, happening social, s'échoue ou s'efface comme I'on sait.
En 69, Krattinger, Basset et moi, répondant encore à l'appel de Mérino pour un festival "Non-Art", nous engageons tout notre argent, toute notre énergie, pour 15 jours d'actions quotidiennes à la M.J.C de Gerland où le public, peu averti de l'art, nous accueille avec étonnement, puis s'enthousiasme de nos propositions. Mais la critique Iyonnaise est Art et ne vient pas nous voir. (2)
En 70 je me retire de la compétition artistique pour vivre (3) comme tout le monde. Fluxus ne m'a jamais semblé être une école, un esthétisme.
Fluxus par sa vocation internationale, est plus un "état d'esprit" qui lie l'art à la vie et au comportement humain, "état d'esprit" qui rassemble des artistes de tout horizon, sous la bagnère de Fluxus-tout est art-.Ces artistes, contestant bien souvent l'art dans sa pratique (Ben, Flynt) et privilégiant "I'idée" plus que la forme dans l'uvre d'art, ont rendu Fluxus extrêmement vivant
Mais je crains que l'heure de la comptabilité historique (4) soit arrivée et ceci n'est pas générateur de vie. Au bout de vingt ans, peut-il en être autrement?
-GUILLAUMON mars 1979
(1) L'artiste doit établir un statut non professionnel. Il doit prouver que tout peut être art et que quiconque peut en faire (G Maciunas) (-> back)
(2) Seul M Deroudille passa le soir de la "Libre-Action". (-> back)
(3) depuis j'ai bien mal tourné. (-> back)
(4) à laquelle je participe ici. (-> back)
A partir de 1962 et jusqu'en 1970, la rue de l'Escarène devient un important lieu de rendez-vous, de rencontres et de discussions. Ben se trouve presque toujours sur le trottoir, sa caisse autour de la taille ; d'où il se tient, il surveille l'étalage de disques, à l'intérieur et à l'extérieur du magasin. Petit à petit, tous les artistes prennent l'habitude de passer discuter avec Ben. Parfois, ils attendent la fermeture pour aller boire un pot à l'Eden Bar. Ben édite, avec la collaboration de Robert Erébo, la vue "Ben Dieu" avec le Chapitre Moi, Ben, je signe, qui est à peu près la reproduction de la lettre écrite à Daniel Spoerri en 1960. Serge III était fauché et vend son âme à Ben pour 20 francs.
Ben, Bozzi, Erébo, Pontany, Dany Gobert et Annie fondent le Théâtre Total qu'ils iront déclarer à la Préfecture.
De 1963 à 1965, pièces de rue sur la Promenade des Anglais, avec Ben, Robert Bozzi, Robert Erébo. On jouait surtout les compositions Fluxus de Brecht, Robert Watis et George Maciunas, ainsi que des créations personnelles. On avait surtout peur de se faire ramasser par les flics. Ben réalise son premier film de rue sur ces actions.
George Maciunas, que Ben avait rencontré à Londres, arrive à Nice.
Juillet. A cette occasion, Ben organise un Festival Mondial Fluxus et Art Total.
Il dure une semaine durant laquelle:
Marcel Alocco publie "Identités", avec Jean-Pierre Charles et Régine. Il rencontre Ben. C'est le début d'une collaboration qui se poursuivra sur rois numéros : I'un concernait le happening, Georges Brecht et John Cage, I'autre, I'Ecole de Nice.
Concert Fluxus à l'Artistique : "Réalité", avec Ben Bozzi, Erébo
Janvier. Pontani, Dany Gobert et Annie. "On gonfle une grande baudruche et on la donne au public qui joue avec. (C'est la première fois que ça se fait en France)".
Les sept jours de la recherche ou les sept jours de la création durant lesquels eurent lieu un spectacle de poésie visuelle de Serge III (il casse un sac plein de bouteilles), une ballade en autobus jusqu'à l'Abbé Pierre, où nous nous rendîmes en procession avec des flambeaux et où Erébo joua un concert de piano.
Robert Erébo et Robert Bozzi donnent à l'Artistique un concert Fluxus et notamment, ils jouent la pièce: "Boitez-leur le cul à cette bande de cons." Dans cette pièce pendant que Robert Bozzi interprétait sur un piano un discours de Mao interrompu à chaque fin de phrase par les mots: "Vive, vive le président Mao", Robert Erébo, lui, lavait les pieds de Ben assis sur une chaise.
Ouverture de "La Cedille qui Sourit", à Villefranche, par Robert Filliou et George Brecht. "La Cédille" est habituellement fermée aux heures normales d'ouverture. Sur la porte, une ardoise: "On est au café du Midi, chez Gisèle et Raymonde". Par contre, "la Cédille" ouvre à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Dates importantes pour "la Cédille qui Sourit", tous les trois mois : Comment payer le loyer ?
Le Théâtre Total annonce une pièce d'avant-garde à l'Artistique qui a pour titre : "Personne", et personne n'est admis à voir la représentation.
John Cage à la Fondation Maeght. Ben distribue un tract contre, dans lequel il dit que Cage trahit son message qui est toujours de faire du nouveau.
Exposition à la Galerie A. intitulée : le litre de Var supérieur coûte 1,60,
Octobre avec : Alocco, Ben, Bozzi, Brecht, Chubac, Dietman, Farhi, Mosset, Klein, Serge lll, Viallat. Il fallait boire un verre de rosé par bar. Il y avait aussi Dick Higgins et Alison Knowles.
Dick réalise "I'acte 30" de son "Cosmica Ways" en se fracturant et en se disloquant quelque treize os de son avant-bras. Pièce qui fut suivie par celle de Filiou: "Aller-à-Londres-à-la-place-de-Dick-Evénement" et des "Nous-voici-c'est-pas-l'heure-de-la-visite-Evénement" au chevet de Dick, à l'Hôpital de Saint-Roch de Nice.
Erik Dietman fréquente la "Cédille qui Sourit". Il crée les chaises et meubles avec cactus. Serge III, de sa prison, en Tchécoslovaquie, écrit à la Cédille : Je crois qu'ils vont pouvoir m'intégrer à l'Ecole de Nice (les membres de ce groupe sont de célèbres non buveurs), vu que je n'ai pas bu une goutte d'alcool depuis six mois.
Le groupe Fluxus, de Nice, organise: "Une bonne journée".
Avril Pourquoi ne pas essayer de passer une bonne journée, il y aura un terrain vague et la mer; s'il fait beau, on se baignera; que chacun trouve une bonne blague à raconter, un jeu à proposer, un ami à faire connaître, et si certains ne peuvent s'empêcher de penser Art, qu'ils se demandent si tous les détails de la journée ne sont pas aussi de l'art.
Tiroir aux vieilleries de Marcel Alocco à la Galerie. Ben doute de Tout.
Happening à l'extérieur du magasin de Ben avec Erébo, Bozzi et Pietro Paoli. C'est à l'occasion d'une émission de télévision qui a pour titre: "16 millions de jeunes".
Takako du groupe Fluxus de New York, arrive à la "Cédille". Elle fait des curs en feutre et tricote des petites chaussettes.
Joe Jones vient à Villefranche où il crée ses violons en cage. En automne de 1967, Joe Jones et Donna s'installent à Falicon.
Serge lIII créé les vinyls blancs. Il repeint les toiles des autres au vinyl blanc pour protester contre la signature et l'importance donnée à l'uvre originale.
Ce n'était pas un geste agressif car le vinyl blanc pouvait s'enlever et on pouvait repeindre un autre tableau par dessus (Serge lll).
"La Cédille qui Sourit" tourne la page. A cette occasion, c'est le début de "The Eternal Network" qui est annoncé par une affiche. George Brecht part pour Londres, où il s'installera; à la fin de la même année Filliou, sans ressources, doit se faire inscrire comme indigent.
Ben organise le Festival "Non-Art, Anti-Art, la Vérité est Art". A cette occasion, entre autres actions : Serge lll fait de l'auto-stop avec un piano. Ben, qui déteste le boudin en mange deux (dans le cadre de "Faire un effort") et coupe le fil qui retient la terre à un ballon de baudruche (depuis la terre est en chute libre). Flexner dépose un poisson rouge dans le bénitier de l'Eglise Notre-Dame. Jean-Marie Le Clézio dédicace les livres des autres. Francis Mérino brûle une litho de Farhi. Mark Brusse enterre un faux tas d'Erik Dietman à Tourettes sur Loup. Marcel Alocco expose des dessins d'enfants. Daniel Biga prend la responsabilité de tous ceux qui, du 1er au 15 juin, auraient volé pour manger. Dany Gobert fait fondre du sel dans l'eau.
Ben, Annie et Serge III font la descente du Var sur un canot pneumatique jusqu'à la mer.
Jean Massa, Serge lll, Ben et Annie, sur une proposition de Massa, partent dans les environs de Nice pour faire un igloo dans la neige.
Sur le trottoir, devant son magasin, Ben cire les chaussures des autres artistes. Il fait ce geste dans le cadre de tous ses exercices envers I'égo.
"Les Paravents", chez De La Salle, exposition organisée par Ben avec Erébo, Filliou, Brecht, Serge III, Flexner, Takako parmi les Nicois. John Gibson dit: " c'est la meilleure exposition que j'ai vue cette année-là."
Six évênements à consommer sur place :
Soyez un(e) autre !
Je dédie ces "événements" à Hélène et Nobody Fluxus
"Le son du velours noir". Avignon 12 Avril 1968
Pièce n° 12
Deux équipes d'éxécutants, chacune d'un côté du piano, luttent en le poussant en sens inverse.
Fluxvariation I
Un piano, ou un autre instrument de musique, est attaché à deux chevaux, éléphants ou tracteurs, tirant en sens inverse jusqu'à ce qu'il se brise en deux.
Pièce n° 16
Un piano est soulevé, au moins à deux mètres du sol, et lâché. Cela est répété jusqu'à ce que le piano ou le sol soit détruit.
Pièce pour violon (3/1964)
Tir à l'arc sur un violon - Peindre Nice en bleu (proposition) -
4 concerti de piano (3/1964)
4 tournées de pastis servies sur un piano
Roulette russe (4/1964)
Jouer à la roulette russe sur scène
Pièce pour espace (11/1964)
Ecraser un sac de bouteilles vides à coups de barres de fer
Colère de vaisselle (11/1964)
Rituel à coups de marteau sur service à café
Boire et offrir le verre du spectateur (11/1964)
Peinture de modèle (11/1964)
Peindre une jolie fille avec les mains
Chasse au Megatherium (hiver 1964/65)
Pièce pour piano n° 1 (6/1969)
Faire de l'auto stop avec un piano
Pièce pour piano (proposition)
Naviguer à la rame sur un piano
Roulette Russe. Paris, Avril 1964.