coloniale, est donc purement et simplement inacceptable. Aussi tout réglement juste passe par le démantèlement de la République turque de Chypre du Nord ainsi que par le rapatriement de l'essentiel de la communauté turque, un contingent symbolique pouvant cependant demeurer là, eu égard à son ancienne présence dans l'île (depuis 1574).
Une autre éventualité serait d'associer la Grèce à un règlement tripartite qui permettrait le maintien des Turcs à Chypre, la Turquie acceptant le retour sur son territoire d'un nombre équivalent de Grecs vivant actuellement sur le continent et qui ont été chassés en 1922 ou 1955, de leur antique patrie ionienne.
Toutefois, quels que puissent être les effectifs turcs dans l'île, aucun veto de cette population ou de son État national ne devrait pouvoir empêcher l'éventuelle unification de Chypre avec la mère-patrie hellène (l'enosis).
Cette unification, qu'il convient de ne précipiter en aucun cas, devrait s'accompagner de la mise en place d'institutions fédérales en Grèce, couplées avec la tutelle constitutionnelle des minorités (ethniques aussi bien que religieuses) et sous la garantie des instances internationales.
Quant aux bases militaires britanniques, vestiges d'un empire défunt, elles doivent retourner à la souveraineté gréco-cypriote.
Jean-Louis Veyrac 1994
Il serait déraisonnable d'attendre pour bientôt une évolution favorable au petit peuple grec chypriote. Le départ des soldats et des colons turcs n'est pas pour demain; l'enosis, seule solution ethniquement et moralement juste ne l'est pas non plus.
De façon plus générale, les problèmes des peuples et fractions de peuples colonisés par les Turcs d'Anatolie restent présentement sans solution. Arabes, Arméniens, Bulgares, Géorgiens, Grecs; Kurdes et Lazes, ni les uns ni les autres ne peuvent envisager concrètement l'indépendance ou le rattachement à leur État national. Mais tous ensemble, ils peuvent s'unir pour forcer Ankara à desserrer la main de fer qui pèse sur eux.
Jean-Louis Veyrac 1987
Voir aussi :
Grèce