BURUNDI et RUANDA

République du Burundi
Capitale : Bujumbura
Superficie : 27 876 km2
Population : 5 800 000 hab.

République rwandaise
Capitale : Kigali
Superficie : 25 271 km2
Population : 7 000 000 hab.

Répartition ethnique

La population de ces deux pays est identique, seuls les pourcentages varient.
Dans chacun des deux, on a trois groupes socio-culturels provenant des trois souches du peuplement.
  1. La plus ancienne est constituée par les Twas pygmoïdes, très peu nombreux (1 à 2%).
  2. Les Hutus (80 à 90 %) sont des planteurs d'origine bantoue.
  3. Les Tutsis, d'origine nilo-chamitique, sont des éleveurs (10 à 20 %).

Langues

Ces populations d'origines diverses, parlent toutes les dialectes kinyarwanda et kirundi du swahéli, les Tutsi s'étant laissé absorber linguistiquement par les Hutu.

Historique

Les Hutus ont assujetti très anciennement les Pygmées, puis vers le XVIe siècle de notre ère, furent à leur tour colonisés par les éleveurs tutsi. Ceux-ci fondèrent les royaumes de Ruanda et d'Urundi dont ils constituèrent la classe dominante jusqu'à la fin de la période coloniale belge qui n'avait nullement entamé leur pouvoir.
Après 1960, au moment des indépendances, la rivalité entre les deux populations s'exacerba, les Hutus prétendant, du fait de leur nombre, diriger les deux pays. Ils prirent effectivement le pouvoir au Ruanda, mais durent s'incliner au Burundi.

Situation actuelle (1994)

Depuis, il y a périodiquement des massacres entre les deux groupes dans chacun des deux États.
Cependant, il semble qu'aujourd'hui, on ait affaire à des antagonismes autant politiques qu'ethniques, le Front Patriotique Ruandais semblant ne pas être seulement composé de Tutsis mais aussi de Hutus, qui contestent la dictature d'une minorité.
Quoique l'antagonisme entre Hutus et Tutsis soit très enraciné et très vivace, la situation n'est évidemment pas simple, puisque on pourrait parler de conflits entre classes sociales dans un ensemble homogène linguistiquement. Apparemment comme dans d'autres pays de la région, l'Uganda notamment, cette caste socio-ethnique tutsie est finalement bien intégrée.

Une solution ethniste ?

En outre, la difficulté à envisager une solution ethniste réside dans le fait que les Tutsis ne sont nulle part concentrés et qu'ils sont éloignés des zones nilo-hamitiques d'origine, le pays des Baris et des Maasais.
D'autre part, il est certain que les Français et les Belges jouent dans la région un rôle post-colonial particulièrement trouble. Leur attitude semble plus souvent envenimer la situation qu'apporter des solutions et leur soutien aux dictateurs en place est censé se faire au nom de la stabilité, comme ailleurs.
Pour résoudre les problèmes de ces pays, il y a lieu de tabler sur les vertus de la démocratie.
Il faut souhaiter également que l'Eglise catholique, très influente, consente à faire campagne pour le contrôle des naissances dans ces pays dont le taux de croissance démographique est terriblement élevé alors que les ressources et l'espace sont limités.
Ainsi, on devrait voir s'amenuiser ces affrontements périodiques entre des groupes socio-culturels qui sont en mesure de coexister et de coopérer, en raison même de leurs différences.
Mais dans le cas ou cette coexistence s'avérerait impossible, on pourrait, en dernier recours, envisager un partage territorial.

Jean-Louis Veyrac 1994

Voir carte de l'Afrique

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