AFGHANISTAN

République d'Afghanistan
Capitale : Kaboul
Superficie : 647 497 Km2
Population : 15 590 000 hab.

Situation actuelle 1980

L'invasion russe à partir de 79 et les guérillas qui s'y sont opposées, ont accéléré le processus de dislocation de l'Afghanistan. Toutefois les problèmes étaient antérieurs et la politique des nationalités que devaient mettre en place les communistes  (surtout Pardjami)  à l'imitation des soviétiques, ne vit jamais le jour. Alors que toutes les guérillas ont présentement gagné Kaboul, où elles ont cherché à s'emparer du pouvoir d'état,  la domination exclusive des Pachtounes sur les autres nationalités semble devoir leur échapper définitivement : il leur faudrait mener une guerre aussi longue que celle qui vient de s'achever, pour s'approprier complètement le pouvoir. Ils sont donc contraints de le partager avec les Persans-Tadjiks, les Persans-Hazaras et les Turcs-Ouzbeks, les autres populations ne pouvant leur contester ce pouvoir que très localement. Une fédération de type soviétique est envisageable si l'état Afghan doit être maintenu dans sa forme actuelle ; mais les forces favorables à un tel projet existent-elles? On peut penser que les Persans parviendront à contrôler le pouvoir central, en s'alliant à d'autres (y compris des Pachtouns). Dans ce cas, les zone pachtounes devraient être rapidement en état de sédition, car jamais les Pachtounes n'accepteront d'être dépossédés de leur état national. Chacun des pays voisins dispose d'éléments importants pour intervenir sur la scène afghane mais aucun (Iran, Pakistan, Ouz, Tad) n'a véritablement intérêt au dépeçage de l'Afghanistan ; il y aurait trop de risques à démanteler sur une base ehtnique ce voisin tampon : une pression influente au niveau du pouvoir est plus intéressante et moins dangereuse.

Analyse et proposition ethniste

Une fédération équilibrante prenant en compte nationalité et régionalisme, semble la seule voie juste et réaliste ; Kaboul, située à la jonction des deux populations majeures (Per et Pch) est parfaitement apte à jouer le rôle de capitale fédérale. Sinon, pourrait être instituée la solution qui n'a pas été opérante entre tchèques et slovaques : une sorte de confédération des deux états Nord et Sud avec Kaboul pour trait d'union et maintien de quelques structures communes (monnaie, diplomatie...). Dans ce cadre éventuel, les nationalités non territoriales et les petites nationalités devront être protégées, ainsi que les religions minoritaires. Des remaniements frontaliers sont envisageables avec l'Iran (zone Herat contre zones pach. d'Iran). La solution confédérale Nord/Sud devrait aboutir assez vite, au moins entre Turcs et Tadjiks. Cependant, les Hazaras risquent de poser problèmes aux persanophones.
Situation très délicate à gérer dans un contexte civilisationnel et géopolitique peu favorable.

J. L. Veyrac 1992

Autre analyse à lire  :
LUGAR 79, le temps des impérialismes socialistes par François Fontan

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