par Ben
Des centaines de livres, d'articles, d'émissions, de programmes sortent en ce moment, sur la violence et la délinquance dans les banlieues.
Il n'y est question, pour expliquer ces actes, que de parents négligents, de chômage, d'éducation qui a raté, etc., et pour la solution que d'augmenter la répression etc. Nulle part la moindre analyse qui chercherait si cette violence ou une partie d'elle ne pourrait pas venir d'une révolte identitaire "communautariste" de jeunes individus entre 8 et 22 ans appartenant à des communautés, des nations, des peuples, des cultures qui, sur leur territoire sont en lutte contre des oppresseurs Occidentaux et qui, en France, en Europe, dans leur cité, reprendraient consciemment ou inconsciemment ce combat contre ce qu'ils ressentent comme une lutte contre l'oppresseur de leur communauté. L'oppresseur est représenté ici par le policier, le pompier, la société de consommation et plus généralement les individus de l'ethnie dominante qui sont en conflit avec leur ethnie , dans leur propre pays.
Ne serait-il pas envisageable que le lien qu'ont ces jeunes avec leur communauté
d'origine soit beaucoup plus fort, plus vrai que les apparences ne le laissent
prévoir et que la violence dans les banlieues, prenne sa source non pas
dans l'économique (chômage) ni le familial (parents laxistes) mais
soit en grande partie un des volets de la guerre menée par le pouvoir
occidental contre leur communauté. Exemple : Arabes : la guerre du Golfe,
la guerre en Palestine, la communauté Noire le Rwanda, le néo-colonialisme
etc. On devrait alors étiqueter ces violences non pas comme du vandalisme
ou des réactions de "sauvageons" mais faisant partie de la
guerre de libération que mènent certains peuples du tiers monde
pour se libérer de l'impérialisme occidental.
Pour comprendre mon point de vue, faites l'effort de vous imaginer à
leur place, résident à l'étranger avec votre communauté
d'origine, attaquée, humiliée chez elle, sur son terrain et dans
sa culture, n'auriez-vous pas alors un sursaut patriotique et ne voudriez-vous
pas participer au combat de votre peuple ? en vous attaquant a ce qui dans votre
entourage les représente
En faveur de mon argumentation la présence de la télé
et de la radio qui retransmettent la souffrance de leur peuple.
Comment imaginer que ces jeunes puissent suivre cette guerre à la télé
sans que certains ne prennent fait et cause pour leur communauté linguistique
qui souffre ? Alors quand le soir on descend dans la rue rencontrer les copains
de sa communauté on cherche ensemble à la venger. La défense
de Saddam et de la nation Arabe se transforme alors en justification de brûler
des voitures ou d'attaquer les représentants de l'ordre etc. Il ne faut
pas se faire d'illusions. Les Arabes regardent la télé et tous,
en leur fort intérieur, ont pris le bombardement de Saddam, la position
de Sharon face à la Palestine, comme une injustice faite à leur
peuple.
Il faut pas sous estimer le civisme de ces jeunes : ce ne sont ni des voyous,
ni des sauvageons. Mettre le feu à une voiture, s'attaquer à la
propriété d'autrui sont pour eux des actes de guerre car en leur
fort intérieur ils se considèrent en guerre. Alors tout change
d'aspect : l'ennemi tue mes enfants là bas, je me défends ici.
Si mon analyse est correcte que faire ?
Ca demande à ce qu'on fasse en France ce qu'on fait déjà en Angleterre : qu'on étudie la situation de toutes les communautés présentes (qu'elles aient ou pas la carte d'identité française) à travers le volet de leur attachement légitime à leurs culture, langue, ethnie d'origine. On constaterait peut être alors que toutes ces communautés, y compris les communautés de l'Europe du Nord ou de l'Est, Allemands Suédois, etc restent très attachés au destin de leur communauté mère et cela beaucoup à cause de l'information télévisuelle et radio etc qui les maintiennent en contact en permanence.
Face à ce constat, deux réactions possibles de la part d'un pouvoir central.
La première serait de vouloir poursuivre une politique d'assimilation intégration en cherchant à ce que les originaires de ces communautés abandonnent leur communauté pour rejoindre la communauté Française.
La seconde c'est d'accepter l'idée que le monde, y compris la France, sont devenus des territoires pluri-culturels et pluri- communautaires. et que s'y opposer est un combat perdu mais attention accepter une telle vision de la situation entendrait accepter vraiment que l'école publique dispense l'enseignement non seulement du français mais aussi basque du corse de l'occitan mais aussi des langues Arabe, Berbère, Wolofs partout où il y a des enfants d'origine Arabe, Berbère, Wolofs etc avec une intégration simultanée a la nation française créant ainsi des individus bi culturelle. Je suis certain que l'échec scolaire serait diminué de 60 % sur deux ans Par contre, il est clair aussi que si on accepte de laisser s'épanouir dans leur propre culture toutes les communautés avec leurs identités propres, il ne faut pas sous estimer le risque que le courant identitaire d'une ou de plusieurs de ces communautés prenant un jour de l'ampleur et a partir d'un regroupement territoriale fortuit crée un mouvement revendication d'autonomie territoriale avant donc de décider d'entreprendre a réaliser une telle politique, il faut en calculer peser et en accepter les conséquences.