VOIR ICI QUELQUES MOTS SUR LE BAZART...
Mon Baz'art que j'ai
jamais su vraiment nommer, qui s'est appelé tour à tour le Monstre
(parce qu'Annie ne le supportait pas sous sa fenêtre), le "El Kaïda
coffee shop" (car j'ai imaginé en paranoïaque que tous les
Services secret me surveillaient), "Ben's shop" (où on vendrait,
d'après John Hendricks, tout ce qui est invendable, le bonheur, les
mauvaises idées, etc).
Ce Baz'art n'a rien à voir avec le Magasin de Beaubourg qui était
une vraie boutique. Celui-ci est une oeuvre d'art, une installation, avec
pour thème la société de consommation où, tout
est à vendre.
Le Baz'art sera exposé pour le première fois avec ses deux étages
à Lyon, ce sera une première mondiale.
COMMUNIQUE DE PRESSE
POUR
LE BAZART EXPOSE CHEZ DANIEL TEMPLON
Le thème que
jai voulu illustrer avec cette pièce est un pour ou contre "
la société de consommation ". La pièce fut construite
en 6 mois pour lexposition " Shopping " de Frankfurt et de
la Tate à Liverpool. Pendant ces 6 mois, elle changea trois fois dépine
dorsale.
Au départ avec mon ami John Hendrix qui était venu me voir l'été
pendant la construction, jai pensé dans le cadre et lesprit
Fluxus, montrer dans le Bazart tout ce qui ne pouvait pas être vendu
: illusions, mensonges, trous, objets qui manquent etc mais au fur et à
mesure que je cherchais de linvendable je me rendais compte que la machine
à broyer de la société de consommation pouvait tout avaler
et tout vendre je lappelais donc " Tout est marchandise car tout
est art, pas moyen de fuir ".
En fait lopération " Focus " des artistes fut bien
expliquée par Pierre Restany en 1960 dans son texte 40 degrés
sous Dada. Dans ce texte, il explique que lartiste contemporain depuis
le Ready Made de Duchamp va chercher sa matière dans la réalité
de tous les jours du monde, pour lamener dans lart contemporain,
Christo lemballe, Arman laccumule, Warhol peint la soupe Campbell
et Marylin etc.
Plus tard, Marcellin Pleynet argumente merveilleusement que ce nest
pas lartiste qui décide du sujet mais le pouvoir. Il donne pour
preuve que, lorsque les papes sont au pouvoir, les artistes peignent une madone
avec un bébé dans les bras, quand les rois sont au pouvoir les
artistes peignent des rois, quand les bourgeois sont au pouvoir en Hollande
les artistes font des portraits de ces mêmes bourgeois donc, aujourd'hui,
quand la société de consommation est au pouvoir, les artistes
peignent, compressent, découpent, etc les produits de consommation
du pouvoir.
Métant dit tout cela, jai pensé que contrairement
aux artistes qui exposent des chaussures de luxe, des boîtes de soupe
ou comme Guillaume Bijl des Super marchés, si je devais montrer la
société de consommation autant montrer les vrais enjeux de pouvoirs
qui sont derrière toute vente et qui concernent le pétrole,
les armes, les relations entre services secrets. Quil ny a pas
de consommation sans pouvoir, quil ny a pas de pouvoir sans armée
il ny a pas darmée sans armes secrètes, sans services
secrets et surtout sans abus de pouvoir. Pour illustrer cela je transformais
donc mon Bazart en espace de rencontre pour services secrets. Je distribuerai
cette petite histoire le jour du vernissage.
LE TROMBONE
Si demain vous achetez
un simple petit paquet de TROMBONES dans un super marché, vous mettez
le petit doigt dans lengrenage qui nous mène droit à la
fin du monde. Le saviez-vous ?
Car soyons logiques.
Pour fabriquer ce TROMBONE il faut une usine,
pour faire fonctionner cette usine, on a besoin dénergie cest-à-dire
de pétrole et de fer.
Pour avoir ce pétrole, il faut à lEtat où se trouve
lusine une politique extérieure énergétique,
pour avoir une politique extérieure énergétique crédible
cet Etat doit maintenir une armée,
pour que cette armée soit crédible, il lui faut être équipée
darmement à jour accompagné de services secrets capables
de corrompre et duser de pressions et de chantage.
Donc, par la force des choses, votre état fabricant de trombones va
être conduit à user dune politique extérieure de
donation envers les peuples concurrents qui vendent des trombones et envers
les peuples possesseurs des matières premières permettant de
fabriquer des trombones, pour cela cet état producteur de trombones
va se servir de la presse, des médias, de lidée de démocratie,
de civilisation, de charité. De tout ce qui lui tombe entre les mains
pour maintenir et augmenter son pouvoir de fabricant de trombones.
En admettant maintenant que cette logique de survie est propre à tous
les peuples fabricants de trombones, il ne faut pas être grand sorcier
pour deviner que la catastrophe est inévitable.
En conclusion, vous, en achetant ce simple trombone dans le cadre de la société
de consommation, vous êtes co-responsable de cette catastrophe.
Ben 2003
Ceci étant cette pièce est évolutive, elle na pas
fini de respirer, de se transformer. De plus elle comporte un deuxième
étage qui peut supporter 30 personnes et du haut de cette " terrasse"
du Bazart on peut contempler lart qui grouille dessous.