BEN ET LA FRANCE

Je rumine ce texte depuis quelques temps parce que je me sens souvent mal à l'aise, à avoir demandé la nationalité française d'une part et de tant décrier la France d'autre part.

Donc je fais le point pour savoir où j'en suis.

Je suis arrivé en France en 1949. Je n'ai jamais plus quitté Nice. Mon père est Suisse français et ma mère, née Giraud est Occitane. J'étais très content de ma nationalité Suisse et ce n'est que lorsque Muriel Marlan, la Préfette de Nice, qui voulait à tout prix que je devienne français parce que la France devait compter en son sein un artiste comme Ben, que j'ai accepté de demander ma naturalisation. Ca fait plus de deux ans non pas que je les harcèle mais qu'eux me harcèlent. Ils m'ont après un an, demandé un règlement de Trois mille francs sept cent environ pour moi et pareil pour Annie et après que j'ai réglé, ils me demandent des papiers que je n'arrive pas à fournir : le certificat de mariage de mes parents etc. S'ils ne veulent pas que je devienne français qu'ils me le disent je le comprendrai ! Si au contraire ils le veulent qu'ils le disent aussi. Pour le moment j'ai l'impression paranoïaque qu'ils ne savent pas. Que certains le veulent et d'autres pas. Pour vous aider à prendre votre décision, puisque j’ai l’impression que vous hésitez, voici ma profession de foi. A vous de voir si elle vous paraît compatible.

La France que j'aime serait une France qui décentraliserait, qui laisserait s'épanouir ses minorités culturelles. C'est une France où le CSA ne chercherait pas à étouffer les langues Corse, Basque, Occitane, Catalan, Breton

La France que j'aime serait une France presque fédéraliste qui serait un phare dans le monde pour tous les petits peuples en refus d'hégémonie des grands peuples.

La France que j'aime est celle du discours de De Gaule de Pnom Penh où il dit : nous devrons œuvrer pour le droit des peuples à gérer leur destin. des discours de De Gaule du Québec libre et des US go home

La France que j'aime est une France qui défend un art contemporain et une culture mais pas seulement celle qui est à Paris.

La France que j'aime est celle qui ne confond pas les intérêts des défenseurs de la suprématie des francophones français et de l'ordre dominant, Parisien avec les intérêts des habitants de la France c'est-à-dire des Bretons, des Basques, des Corses, des Occitans etc.

La France que j'aime est celle de Muriel Marlan qui dit : mais tu es dans un pays libre ici tu peux penser ce que tu veux et être français quand même !

La France que j'aime est celle qui comprendra que son propre intérêt est d'abandonner une vision de rapports de forces pour un monde dans lequel on reconnaît le droit des petits peuples c'est alors qu'elle se ferait aimer.

La France que je n'aime pas est celle du CSA qui, sous prétexte de vérification et de pluralisme, est là pour écraser les cultures Bretonne, Corse, Occitane..; etc et qui refuse le débat.

La France que je n'aime pas est celle qui parle de tribunaux pour Milosévic mais ne reconnaît pas avoir torturé en Algérie et au Vietnam.

La France que je n'aime pas est celle du 11 Mai 1945 où De Gaule donne l'ordre de réprimer la manifestation pacifiste de Sétif qui fait 30.000 morts civils.

La France que je n'aime pas c'est celle des ratonnades du métro Charonne et des corps d'Algériens dans la Seine, celle qui parle de tribunal des droits de l'homme à condition que ça ne la concerne pas.

La France en laquelle je crois est celle qui pourrait jouer un grand rôle dans le monde si elle proposait aux Nations Unies que l'espèce humaine abandonne la vision d'un monde où seule la loi du plus fort comptepour celui de sa survie par la diversité.

La France en laquelle je crois ne perdra son influence ni sa langue si elle signe la charte des langues minoritaires et si, comme l'Angleterre l'a fait avec l'Ecosse elle reconnaît le droit à l'autodétermination de ses régions.

Voila vous voulez aussi en savoir plus sur moi Ben.

D'accord :

1- J'aime les femmes
2- Je ne me présenterai pas à la Présidence bien que persuadé que je ferai un bon président.
3- Je ne militerais pour aucun parti par contre je ne cacherai jamais mes convictions.
4- J'aime le débat.
5- Je suis contre le consensus
6 -Je suis contre la violence parce que je crois que tout peut être obtenu par d'autres moyens.
7- Je suis contre les déclarations unilatérales
8- J'ai une tendance à la paranoïa c'est-à-dire à voir la manipulation et la main des services secrets partout.
9 - Vous pouvez tout lire sur moi sur Internet à ben-vautier .com
10- Je crois à la théorie du chaos
11- Je crois à la théorie ethniste de Fontan avec quelques rectifications minimes
12- La nuit quand je me demande qu'est-ce que je dois faire Ben ? je me réponds :

Si pour devenir Français tu dois promettre de te taire et de ne plus écrire, de ramper à plat ventre, dis leur : c'est gentil à vous d'y avoir pensé mais non merci je reste suisse français c'est-à-dire Vaudois.

La balle est dans votre camp si j'étais vous je me dirais :

en acceptant Ben j'accepte une France libre qui accepte le débat, une France qui veut inscrire sa réalité dans une vision du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Une France luttant contre les hégémonies quelles qu'elles soient, y compris la sienne, une France qui va faire avancer le 'smilblick' de l'humanité.

Ensuite si j'étais vous (le pouvoir) j'enverrais tout de suite un émissaire me rencontrer et me proposer, avec un bon salaire, de devenir conseiller aux affaires étrangères pour les peuples minoritaires en lutte dans le monde.