Art en France (mise à jour novembre 2000)

SETE

OUVERTURE DU MIAM
l'ouverture du MIAM est et restera beaucoup plus importante que ce qu'il apparaît. Cette ouverture est une deuxième rupture qui se produit dans la vision linéaire de l'art contemporain imposée par Art Press.
Politiquement important : parce que cette exposition met une passerelle entre une population qui commençait à avoir un réflexe anti-art contemporain.
Ethniquement important : parce que bien que Soulilliou ne le reconnaisse pas c'est le droit des peuples minoritaires à rentrer dans l'art contemporain.
Formellement important : parce qu'il n'y a plus cette nécessité de montrer une pièce seule dans un espace vide. La prétention n'est plus de mise.
L'ouverture du Miam crève un abcès, pose des questions, ouvre le débat :
Qu'est-ce que l'art contemporain et être d'avant garde aujourd'hui ?
L'ouverture du Miam est une epine dansle pied de l'art contemporain des centre d'art contemporains
Je suis persuadé que Frédéric Roux, Di Rosa, et même pas Soulillou eux-mêmes n'ont pas mesuré l'importance et l'impact qu'aura le lieu sur la vision de l'art contemporain.
Bien sûr tout dépend de comment ils placent et interprètent l'art modeste dans l'ensemble de ce qui est connoté art contemporain.

LE VERNISSAGE
Le vernissage fut une réussite à 100 %. Je revenais de Lyon où pour l'exposition "Tu Parles ?" le français dans tous ses états il y avait une ambiance très "propagande officielle".
A sete
Un vernissage qui était une fête bon enfant, pour laquelle le maire avait convié toute la ville, je n'ai pas entendu une seule récrimination anti-art contemporain - sauf peut être de la part de spécialistes d'art contemporain -
A Sète l'art contemporain de Noelle Tissier, du CRAC que Jacques Blanc a traité de "presque impénétrable" se trouve avec l'ouverture du Miam face à une autre interprétation de l'art contemporain. Je donnerais raison à Jacques Blanc dans son discours quand il dit que les deux devraient être complémentaires.
Le catalogue par contre m'a déçu parce que c'est un retour à une suite d'égos individualistes.
Di Rosa
Il se peut que ce soit la faiblesse de Di Rosa, en tant qu'artiste personnel, qui contienne ici sa force.
Je m'explique. Di rosa montre ses collections et en montrant ses collections il dit : attention l'art contemporain est partout.
Présence Panchounette montre à nouveau des pièces Présence Panchounette. Mayaux montre du Mayaux mais Dieu merci sur le fond d ces murs peints en noirs ils se mélangent tous.
En arrivant je pose la question : comment est-ce que Noelle Tissier prend la chose ? On me répond : mal. Elle a trop joué la carte "je vous apporte l'avant garde supérieure" pour ne pas prendre ça comme une gifle.
Les discours : (les discours eux-mêmes faisaient MIAM).
Le discours du maire très bon 8/10. Il semble avoir compris que la ville de Sète contient une carte culturelle qu'on ne trouve pas ailleurs.
Le discours de Di Rosa 7/10
Le maire voulait faire plaisir sans doute à ses administrés et leur a fait une énorme fête dans la rue avec musique et buffet.
Ceci dit si l'exposition avait été une exposition d'avant garde style Noëlle Tissier ça n'aurait pas marché.
Les plus durs des parisiens, qui avaient envie de traiter l'espace de bric à brac parlaient de "bol d'air frais"
A l'exposition de Sète, il y avait une osmose entre la population heureuse de faire la fête, un buffet énorme, la musique de jean marc Ferrari diffusée dans la rue complètement folle, et même les trois ou quatre discours officiels avaient un côté "Miam".
On ne ressent pas cette réaction populiste habituelle : l'art contemporain c'est le gaspillage de nos sous… mon fils pouvait faire ça".
Le public lui même, contient un mélange PC, Front national, UDF bon enfant.
Le public regarde les vitrines remplies d'objets mais ne pense pas en termes d'artistes. De temps un artiste me demande "as tu aimé ma pièce ? et je me demande de quelle pièce il s'agit. Je me demande si c'est délibéré de la part de Roux.
Ce n'est qu'au repas que je sens qu'il y a eu des tensions entre les individus.
Dans cette énorme salade qui prenait on sentait quand même des tensions entre le CRAC de Noëlle Tissier, et l'arrivée populiste du Miam.
Ferrari, à partir de son balcon jouait les disk jokey mélangeant les Beattles chanté par des chiens, Mexico par Luis Marianno, du jazz etc etc.
Sète est vraiment une ville très spéciale.
Rien à voir avec le reste de la France.
Tout est différent : l'accent, la cuisine, le son
En sortant de la gare, une énorme affiche de Combas
donne le ton.
Même les ragots font MIAM.
Madame Tasca est restée à Montpellier plutôt que de devoir écouter Monsieur Blanc parler culture et pouvoir.
Le public :
Les gens de Toulouse, l'Albi, de Montpellier sont venus. Les parisiens pas trop. Il en manque. Quelques délégués de la DAP.
Voyage en train de Lyon à Sète avec Giroud.
Giroud est en pleine forme "confusionniste".
Il publie Fourrier et parle beaucoup du grand écart.

CULTURE FRANCE MIAM A SETE
En même temps que l'expo de Lyon, il y a l'ouverture du MIAM avec l'art modeste à Sète, en tros volets, "Mexico ! Mexico!"
Les ragots vont bon train.
"comme à la maison" et
D'une part l'argent de Blanc et d'autre part l'argent de Tasca. Sauf que Tasca n'a pas envie de serrer la main de Blanc le jour du vernissage et la comédie recommence.
Ce qui est curieux est qu'Art Press consacre cinq page à une interview. Catherine Millet commence à changer d'avis et ne crot plus que seul l'art américain compte. Elle ne fait pas son mea culpa. Par contre je fais mon mea culpa envers Di Rosa dont je considérai que la peinture était nulle maniériste et répétitive comparée à celle de Combas. J'avais classé Di Rosa dans la BD sans importance. Je reconnais aujourd'hui que son côté militant PC lui a ouvert des horizons sur la pluri-culturalité du monde. Je suis content parce que Galdin qui est l'un des initiateurs principaux de ce musée est passé voir l'expo de Pastorelli "parla nissart" et qu'il a trouvé que c'est bon.

TOULOUSE
La rénovation des abattoirs donne des ailes à l'art contemporain.
Indiscutablement Galdin a gagné une partie importante.
Le mélange incroyable : Frédéric Roux, qui traite tout le monde de con, la ville de Sète et Di Rosa a pris.
Discussion avec Dezeuze.
On parle de Parmentier qui, d'après Dezeuze, est resté pur et n'a jamais fait de concession. Peut-être qu'il aurait dû en faire quelques unes.

LYON
Au Musée d'art contemporain l'expo " Le français dans tous ses états"
Expo qui a coûté très cher, plus de vingt millions, expo qui ressemble plus à de la propagande qu'à de l'art.
Le livre catalogue édité par Flammarion est une honte.
Au chapitre région on ne parle même pas de la réalité des langues minoritaires en France.
L'expo aurait pu s'appeler : pour un impérialisme francophone en marche.
Cette expo me met mal à l'aise. Plus d'une fois je pense : j'aurais du la refuser.
On dirait une France aux abois qui, parce qu'elle a peur de perdre sa langue, va vouloir écraser toutes les autres.

CULTURE FRANCE LYON COMMENT VA TA VACHE
Lyon, 10 Nombre, grande expo Brecht, Filliou, Brodthaers et Ben
Brecht ne viendra sans doute pas et moi j'ai l'impression d'être un survivant. Cette expo se situe dans le cadre d'un ensemble défendant la langue française. C'est du moins ce que j'ai cru comprendre.
Mon tableau "la tour de Babel" est là pour dire que je suis pour les langues minoritaires et que je désire

Art en France (septembre 2000)

BIENNALE DE LYON
Quand Jean Hubert Martin a réalisé son exposition "les Magiciens de la terre", à Beaubourg, je fus pour avec une seule critique : l'absence, dans cette vision mondiale, de la contemporanéité des cultures territoriales, dites minoritaires de France. Le principe de son exposition était de donner le droit à la contemporanéité à toutes les cultures du monde.
C'est un point de vue que j'ai depuis très longtemps et que je partage avec certains ethnologues comme Claude Levy Strauss et qui était contesté, à l'époque, par les tenants d'Art Press qui défendaient plutôt une vision impérialiste de l'avant garde : c'est-à-dire réservée uniquement aux Indo-européens.
Jean Hubert Martin, en m'invitant, a voulu répondre à ma critique. J'ai donc réalisé, pour la Biennale de Lyon 2000 un espace théorique qui défend pour l'hexagone, l'idée d'un droit à une contemporanéité artistique des peuples Basque, Breton, Corse, Occitan, Catalan, Alsacien et pas seulement la culture franco-parisienne.
Au milieu de mon espace deux ordinateurs branchés en permanence l'un sur un Site théorique défendant une vision pluri-culturelle du monde et l'autre sur une page d'accueil permettant de communiquer avec les centaines de Sites qui luttent pour le droit des peuples à disposer de leur destin. Sur le mur du fond, une grande carte de 3mx3 délimitant les peuples et les langues de l'hexagone.
A ce propos, je remarque avec plaisir que sur Internet, les associations défendant les cultures dites minoritaires sont de plus en plus nombreuses. On peut ainsi aujourd'hui, devant son ordinateur, retrouver en quelques minutes les Maoris, les Basques, les Bretons, les Inuits, les Tamouls etc etc et découvrir qu'ils veulent tous une plus grande décentralisation qui leur permettrait de gérer leur destin culturel.
Ceci dit, on ne sait jamais, si vous ne pouviez pas aller à Lyon voir la Biennale et l'ensemble de l'espace avec les tableaux etc, vous pouvez au moins déjà visiter ces deux Sites en construction. Il vous suffira de taper : ethnisme.org ou ben-vautier.com
Ben 2000

BIENNALE DE LYON
Thierry Raspail m'a téléphoné pour me dire : Ben tu défends les langues mais n'oublie pas que la Biennale est visuelle. Je lui réponds : pour toute culture au départ il y a la langue. La langue qui se sert de mots, des mots qui vont servir à dire les couleurs et les formes.
Par ailleurs quand on circule dans les Sites de tous ces petits peuples, on se rend compte très vite que dès l'ouverture de leur page d'accueil on est formellement dans leur identité.
Pour résumer cet espace je dirais qu'il défend l'idée qu'il existe en France un art contemporain Occitan, Basque, Corse, Catalan et que l'art contemporain n'est pas uniquement l'affaire d'artistes vivant à Paris ou copiant les modes de Paris ou obéissant aux critiques d'art qui pérorent à Paris, ou même des musées régionaux qui ne font que copier et reprendre ce qui se fait à Paris.
En musique, avec les musiques Celte et Corse le combat semble être gagné. Par contre en ce qui concerne la peinture la confusion règne. Il ne s'agit pas de demander aux peintres d'avoir un repli archaïque sur soi mais de se rendre compte que dans leur région, dans leur identité, le nouveau émerge de l'ancien.

GALERIE PAILHAS MARSEILLE
J'ai visité pour la première fois son lieu. Le Buren de sa collection est impressionnant mais il m'a donné de l'asthme.
L'expo des Niçois : Maxime Matray, Arnaud, et Lushe
2/10
Pas assez de punch.
Les gens étaient agglutinés autour du buffet qui était à l'autre bout de la salle. Ce n'est qu'avec l'artiste à côté de soi qui vous explique son œuvre qu'on commence à l'aimer et ça ne va pas dans le sens des masses laborieuses aimant l'art contemporain.
Une pièce que j'ai aimée et que j'ai achetée
est celle d'Arnaud : "Point de rencontre avec Elvis Presley" comme il y a parfois dans les aéroport : point de rencontre pour le congrès coca cola.
qu'il appelle "project room", qu'il réalise en espérant faire venir du monde pour voir sa collection permanente.

ART ETHNIE AMIENS
Sylvie Couderc m'invite à participer à un colloque qui s'appelle "art de proximité et distance critique". Le texte qui l'accompagne est trop compliqué pour moi. Il est plein de références, de noms propres, ça me fait penser à du gargarisme.
Ceci dit je suis tenté d'y aller pour le leur dire.

ART FRANCE
Le Centre d'art Contemporain de Dijon expose Kirili avec l'aide de pro-Helvétia. Encore une invitation en papier indéchirable, ça m'énerve je n'aime pas Kirili. C'est le top de l'arrivisme

ART FRANCE MONTBELLIARD
Centre d'art et de Plaisanterie
Jacques Livchine et Hervée de Lafond s'en vont. C'est très dommage pour Montbéliard. Avant eux on ignorait que Montbéliard existait.
On attendait leur petit fascicule plein d'anecdotes à l'humour tonique avec impatienc.
Par contre, peut-être que leur créativité était un peu trop "je sais tout" et "je vous apporte la bonne parole". Ceci dit j'aimerais bien qu'ils viennent à Nice réveiller le théâtre de Nice et Weber qui ne pense qu'à son nombril.

ART-FRANCE : FONTENAY SOUS BOIS
Je reçois leurs revues et dépliants. J'aime beaucoup le travail du graphiste qui fait leurs cartons d'invitation. Entre autres, l'un qui dit : s'il y avait une seule vérité on ne pourrait pas faire cent toiles sur le même thème.

MARSEILLE
On me dit à table que Giraudy fait une exposition des Arts Premiers. Je ne peux m'empêcher de penser : tiens, elle veut plaire à Chirac, elle veut revenir sur Paris ?

EXPO SUR LE TEMPS A BEAUBOURG
C'est le genre d'expo bateau dans laquelle on pourrait mettre 1000 artistes de plus. Et ceux qu'on met font penser à d'autres. Quant à moi ils ont oublié que j'avais signé le temps en 1961 pour emmerder Yves Klein. Ceci dit j'ai signé beaucoup de choses donc je comprends qu'on les oublie.

AVIGNON
A l'expo sur la beauté de Jean de Loisy, Templon aurait dit : il n'y a pas de beauté qui puisse rivaliser avec le Château des Papes.